La série-documentaire Netflix consacrée à Raël cartonne déjà auprès du public. Les créateurs ont expliqué comment ils l'avaient retrouvé, et l'avaient convaincu d'apparaître face caméra.
Raël : la série documentaire Netflix fait déjà un carton
On le sait depuis longtemps : les histoires vraies passionnent les spectateurs, aussi sordides qu'elles soient. Les sectes sont également un sujet qui a tendance à plaire au public, par leur côté irrationnel et leur complexité psychologique, sociale et parfois même politique.
Il est donc logique que le public français se passionne de nouveau pour une nouvelle série documentaire Netflix dédiée cette fois-ci à Raël, à l'origine de la secte du mouvement raëlien, encore d'actualité aujourd'hui.
En quatre épisodes d'une heure, la série revient sur les origines de la secte, à l'aide d'images d'archives, mais surtout de témoignages exceptionnels de membres de la secte (actuels et anciens), ainsi que du gourou lui-même, que les créateurs ont retrouvé au Japon.
Pour rappel, le mouvement raëlien, également connu sous le nom de raélisme, est une religion UFO fondée en France dans les années 1970 par Claude Vorilhon, qui a ensuite pris le nom de Raël. Le mouvement se base sur l'idée que la vie sur Terre a été scientifiquement créée par une espèce extraterrestre avancée, les Elohim. Raël affirme avoir rencontré un extraterrestre en 1973, qui lui aurait révélé cette origine de l'humanité ainsi que d'autres enseignements.
L'une des dérives les plus médiatisées concernant le mouvement raëlien est liée à leur affirmation, au début des années 2000, d'avoir réussi le clonage d'un être humain à travers Clonaid, une entreprise prétendument liée au mouvement. Ces affirmations n'ont jamais été prouvées scientifiquement et ont été largement critiquées par la communauté scientifique et le grand public pour leur manque de preuves et d'éthique. La figure de proue de ce prétendu clonage est Brigitte Boisselier, l'une des intervenantes de la série documentaire, qui continue aujourd'hui à nier tout mensonge concernant ce clonage.
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Comment les créateurs ont-ils retrouvé Raël ?
À la grande surprise des spectateurs, Raël apparaît dans le documentaire, dès la fin du premier épisode, et prend la parole face aux caméras de Netflix. Aujourd'hui âgé de 77 ans, il vit au Japon, sur l'île d'Okinawa.
Dans une interview accordée à nos confrères d'AlloCiné, les créateurs français de la série, Antoine Baldassari et Alexandre Ifi, ont expliqué comment ils avaient pu entrer en contact avec Raël et le convaincre de s'exprimer devant les caméras.
Ils ont abordé le projet sans être certains de pouvoir inclure Raël, comme l'explique Alexandre Ifi. Leur approche patiente et transparente a finalement porté ses fruits, car "La confiance qui s’est installée entre le mouvement et nous a payé. Et en septembre 2021, soit un an après le commencement du projet, nous l’avons eu."
La rencontre avec Raël s'est adaptée aux contraintes de la pandémie, se déroulant virtuellement. Antoine Baldassari détaille : "À cause du Covid, la rencontre s’est faite par Zoom. Lui était sur son île d’Okinawa, au Japon, mais le pays était inaccessible. Il nous a accordé quatre heures."
La technologie a joué un rôle clé dans l'organisation de cette interview, notamment l'utilisation de WhatsApp pour communiquer à distance : "Il avait un téléphone sur haut parleur dans la poche par WhatsApp et j’avais les écrans sur mon ordinateur."
Quant à leurs impressions sur Raël, Alexandre Ifi note : "Raël est différent des autres. Il contrôle sa parole, son image, sa vie et donne ce qu'il veut donner." Cette maîtrise de soi et cette réticence à partager autant que les disciples sont soulignées par Antoine Baldassari : "C’est celui qui pense qu’il n’a pas à donner. 'Je suis Dieu, c’est moi le frère de Jésus, donc je ne vais pas vous raconter mon histoire, vous la connaissez.'"