Ces derniers temps, Netflix est sous le feu des critiques après l'annulation de multiples programmes, pourtant très appréciés des abonnés. Les PDG de la plateforme reviennent sur ces choix clivants.
Netflix : changement de cap
Reed Hastings, le cofondateur de Netflix, a bien préparé son départ. Il a ainsi laissé son bébé entre les mains de deux personnes de confiance, à savoir Ted Sarandos et Greg Peters. Si, d'ordinaire, avoir deux dirigeants peut occasionner de multiples problèmes, Hastings ne semble pas craindre un tel phénomène. À l'inverse, ce dernier s'est basé sur plusieurs études qui avancent la thèse contraire, à l'image de celles publiées dans le magazine Harvard Business Review.
Si Reed Hastings avait déjà fait de Ted Sarandos son bras droit, il a très récemment finalisé l'arrivée de Greg Peters aux côtés de son adjuvant. Désormais, le cofondateur de Netflix siège uniquement au conseil exécutif de l'entreprise. Au micro de nos confrères de Bloomberg, les deux hommes à la tête de la société reviennent sur la manière dont les choses se sont déroulées. Selon Sarandos, la décision d'Hastings trottait dans la tête de ce dernier depuis "une dizaine d'années". De son côté, Peters reconnaît volontiers la complexité d'un tel choix.
Pour un fondateur, se retirer de la sorte est la chose la plus difficile à faire.
Malheureusement pour le duo, leur prise de fonction officielle coïncide avec la période la moins faste du géant du streaming. La mère des plateformes fait en effet face à une concurrence de plus en plus importante. Également, les récentes annonces concernant la régularisation du partage de compte n'ont pas été du goût de tous.
Tenir la barre dans la tempête
Les deux nouveaux dirigeants avouent volontiers ne pas être tout le temps sur la même longueur d'onde. Selon eux, lorsque cela arrive, ils finissent toujours par parvenir à un consensus, et ce, en dépit de désaccord initial. Fort heureusement, l'ombre de Reed Hastings ne plane pas bien loin ! Ils peuvent donc tout à fait faire appel à lui pour les aider à y voir plus clair lorsque leurs positions sont diamétralement opposées. Concernant la nouvelle offre à tarif réduit de la plateforme au logo rouge - incluant la présence de publicités pour l'utilisateur -, Greg Peters explique que cette volonté émanait principalement de l'ancien PDG. Il indique même qu'il était, pour sa part, partisan d'un système alternatif.
Mais l'un des principaux reproches adressés à Netflix n'est autre que la fâcheuse tendance de la structure à annuler ses séries. Récemment, on peut citer l'ambitieuse 1889, mais aussi Warrior Nun ou encore The Society. D'autant que les fans peinent toujours à se remettre d'arrêts plus anciens, comme ceux de The OA et de Sense8.
Enfin l'explication ?
Ted Sarandos a tenu à expliciter les motivations derrière l'annulation de nombreux shows adorés des utilisateurs. Selon lui, Netflix n'a ainsi jamais mis un terme anticipé à une "série à succès". Si une telle affirmation peut paraître erronée, ce dernier va plus loin. Il explique en effet que les programmes amputés sont "plein de bonnes intentions", mais ne fédèrent pas assez de spectateurs au vu de leurs budgets importants.
Pour le dirigeant, la clef du succès pour accorder une longévité sans pareille à une série sur la plateforme est de "parler à une petite audience avec un petit budget" et vice-versa - vous aurez compris l'idée ! Il faudra en tout cas se contenter de ses explications, mais elles ne suffiront sûrement pas à apaiser le ressentiment de nombreux abonnés...