"The Boys" est de retour sur Prime Video avec une saison 4 lancée le 13 juin sur la plateforme. Le public va pouvoir découvrir trois épisodes que nous avons pu voir en avance. Voici notre avis sur ce début de saison.
The Boys revient au meilleur des moments
Depuis 2019, on suit The Boys, série irrévérencieuse de Prime Video, créée par Eric Kripke et basée sur les comics de Garth Ennis et Darick Robertson. Un programme que le public a rapidement validé, appréciant visiblement le ton grossier, violent, sanglant et déjanté. Mais durant ses trois premières saisons, The Boys ne s'est pas contentée d'enchaîner les scènes chocs pour amuser la galerie. Dès les premiers épisodes, le discours politique était palpable, avec une critique claire de l'Amérique, du star system et de la création des idoles/héros (voir notre critique).
Avec l'arrivée de la saison 4, on pouvait craindre un essoufflement de la série, surtout après une troisième saison explosive. Il n'en est rien. Du moins pas après avoir vu les trois premiers épisodes mis à disposition de la presse avant leur sortie. Au contraire, le show se montre plus politique que jamais et d'une pertinence inquiétante.
Car on ne peut pas faire abstraction du contexte dans lequel se fait le retour de The Boys. Aux États-Unis, le pays apparaît toujours très divisé avec Donald Trump, désireux de remporter les élections à la présidence du 7 novembre prochain. Cela même après avoir été condamné par la justice pénale, jugé coupable de « falsification de documents comptables ». Une décision qui n'a pas empêché des milliers de personnes de se réunir à Las Vegas pour le soutenir.
Une saison 4 qui fait écho avec l'actualité
Difficile de ne pas y penser lorsque Homelander se rend à son tour dans un tribunal dans l'attente de son jugement après avoir tué un manifestant de sang-froid et devant tout le monde (saison 3). Ce qui a fait grimper sa cote de popularité en flèche au sein de l'Amérique profonde, et a créé toujours plus de scission entre les pro et les anti-Homelander. On voit ainsi, dans ce début de saison 4 de The Boys, le chaos se mettre en place et les opposants s'affronter pour le plus grand plaisir d'Homelander. En pleine crise existentielle, le leader des Sept apparaît plus blasé qu'autre chose, mais retrouvera un certain peps grâce à Sister Sage, la femme la plus intelligente sur Terre qui deviendra sa conseillère. Son conseil sera alors assez simple : laisser le peuple s'auto-détruire avant d'apparaître en sauveur, tel César.
Pour s'opposer à Homelander, on retrouve la figure d'Annie (alias Starlight), et les valeurs défendues par son Foyer. L'opposition ne se fait pas entre ces deux personnages, mais entre des idéologies. Et The Boys montre parfaitement la facilité qu'il y a à manipuler les masses, à inventer toutes sortes d'horreur absurdes dont s'abreuvent les complotistes. Sauf qu'Eric Kripke a l'intelligence de ne pas présenter un monde où tout est blanc et noir. Lorsqu'il fait dire à l'un de ses personnages que "les gens croient n'importe quoi", il s'adresse au fond aux deux camps (même si l'auteur a une préférence évidente). Et en revenant sur le passé d'Annie, le créateur pointe sa responsabilité dans la naissance de la populiste et conspirationniste Firecracker (Valorie Curry), qui en cela n'apparaît pas comme une caricature, mais comme une personnalité complexe.
Une première partie plus politique et moins sensationnelle
On en vient alors à repenser aux propos d'Alex Garland à la sortie de Civil War (film qui imagine une guerre civile en Amérique), pour qui le rejet et la violence qui ressortent de discours d'un côté comme de l'autre, sont un danger pour nos sociétés, poussant la population vers les extrêmes. L'écho avec la France est aussi là. Au lendemain des élections européennes et à quelques jours des élections législatives, notre actualité résonne malheureusement aussi avec les premiers épisodes de The Boys saison 4.
Bien sûr, même si l'aspect politique a une place importante dans cette quatrième saison de The Boys, la série n'en perd pas pour autant son style. Avec, au programme, des scènes trashs, dont une séquence sanglante et horrifique, pas dénuée d'humour, au début de l'épisode 1. Ou encore une rapide scène de sexe façon Human Centipede qui devrait marquer les esprits du public. À cela s'ajoutent des passages explosifs avec Homelander, toujours prêt à dégainer un rayon laser et à découper d'un regard n'importe qui. Mais aussi des moments plus touchants avec Hughie et son père, ou Butcher pour qui le temps est compté. Reste que la saison 4 de The Boys semble vouloir moins bousculer son audience par des séquences chocs (elles étaient nombreuses dans la saison 3), être moins sensationnelle et grossière, mais bien plus limpide dans son discours. Ce n'est pas plus mal. Mais cela reste à confirmer avec la suite de la saison.
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The Boys saison 4 à découvrir sur Prime Video à partir du 13 juin.