"The Good Fight" fait son grand retour pour une quatrième saison... et commence très fort avec un premier épisode particulièrement malin, fort d'un traitement rafraîchissant malgré les sombres sujets qu'il aborde. ATTENTION SPOILER !
The Good Fight est de retour sur CBS ! Après une saison 3 des plus corrosives, la série portée par Christine Baranski est de retour pour une quatrième salve d'épisodes. Et alors que le final de la dernière saison nous laissait sur un suspense insoutenable, le début de la suivante était attendu au tournant...
Un début déroutant
Un conseil : accrochez-vous ! Les premières minutes de l'épisode sont en effet assez surprenantes. On suit la cérémonie d'investiture du président américain en 2017 sur l'écran plat de notre héroïne préférée, Diane Lockhart. Mais, contre toute attente, c'est Hillary Clinton qui apparaît pour prêter serment... Pendant que Diane sabre le champagne, on se regarde avec incompréhension.
Très vite, on comprend que l'avocate est prise au piège d'une réalité alternative. Dans ce nouveau monde, Trump n'a jamais été élu. Diane a bien du mal à se remettre de ses émotions (un changement pareil, ce n'est pas rien). Fervente supportrice d'Hillary, elle semble penser - à raison - que c'est trop beau pour être vrai.
Au long de l'épisode, la protagoniste cherche donc à comprendre ce qui a pu se passer. Ses acolytes, à l'instar de Lucca ou d'Adrian Boseman, commencent à sérieusement s'inquiéter pour sa santé mentale. Toutefois, Marissa accepte de la croire, et s'inscrit comme une adjuvante bienvenue dans cet épisode hors du commun.
Le message de ce début de saison est fort : on sait ce qu'on gagne, mais on ne sait pas ce que l'on perd. Oui, dans cette réalité alternative, Hillary Clinton devient la première femme présidente des Etats-Unis. Mais à quel prix ?
Un pari plus que réussi
Nombre de shows se sont cassé les dents sur le concept de réalité alternative. Pas The Good Fight, dont les auteurs se révèlent de plus en plus inspirés et virulents. Démarrer ainsi sur les chapeaux de roues laisse présager une suite de saison prometteuse... Pour vous dire, on en avait presque oublié le départ de la talentueuse Rose Leslie !
L'ironie est palpable tout du long et les dialogues, particulièrement bien construits, font mouche à coup sûr. Comment ne pas retenir un sourire quand Diane explique à ses collaborateurs qu'elle a manifestement fait un cauchemar dans lequel Trump était président. Liz Reddick lui rafraîchit alors la mémoire : après plusieurs écarts, à l'instar du tristement célèbre "grab them by the pussy", les électeurs se sont insurgés et Trump n'a pas été élu. Une logique imparable qui nous pousse à réfléchir sur notre société et ses valeurs.
La série la moins langue de bois de l'année ?
Mais attention, l'Amérique sous Hillary n'est pas idyllique - c'est là toute l'intelligence de ce premier épisode - et Diane ne tarde pas à le comprendre. Ainsi, Adrian Boseman l'informe de l'identité de leur nouveau - très gros - client : Harvey Weinstein... C'est la douche froide pour l'héroïne, qui tente de mettre ses collègues en garde, sans grand succès. En effet, le mouvement #MeToo et la libération de la parole des femmes n'existent tout simplement pas. L'ironie dramatique est très bien maîtrisée, notamment au tribunal quand Lucca défend le producteur sous le regard effaré de Diane, ou quand ce dernier convie la jeune femme jusque dans sa chambre d'hôtel.
Que choisira notre héroïne ? S'adapter à cette nouvelle société dans laquelle on muselle encore totalement la parole du "sexe faible" ? Tenter de retrouver son chemin jusqu'à notre monde ? Comme l'assène la guest Kathryn Erbe (New York Section Criminelle), Hillary n'aura pas droit à un second mandat si les femmes sont "en colère"... Le dilemme est total.
Nous n'en dévoilerons pas plus...
Une chose est sûre, les images de la suite de la saison annoncent du très lourd. Le cabinet semble en bien mauvaise posture et un mystérieux mémo est bientôt sur toutes les lèvres. Cette nouvelle saison semble plus aventureuse que les précédentes et l'irrévérence sera évidemment de mise. Soyez attentifs : vous pourriez même assister au retour d'une vieille connaissance...