Très attendue des fans du genre, la mini-série « The Night Of » vient de dévoiler son tout premier épisode aux Etats-Unis. L'occasion pour nous de vous en dire plus sur cette petite merveille signée de la plume de Richard Price.
Il y a quelques jours, un nouveau trailer venait lever le voile sur l'une des mini-séries les plus attendues de l'été : The Night Of, adaptation de la série britannique Criminal Justice diffusée entre 2008 et 2009 sur BBC One, écrite par Richard Price (The Wire, Freedomland, Child 44) et réalisée par Steven Zaillian (Gangs of New York, American Gangster).
Et pour ceux qui n'auraient pas encore pris connaissance du synopsis de cette première saison de The Night Of, notre sympathie naturelle nous pousse à vous le livrer sur un plateau :
Au lendemain d'une virée nocturne bien arrosée, le jeune Naz, d'origine Pakistanaise, se réveille aux côtés d'une jeune femme baignant dans son sang. Cette dernière a été poignardée et il ne se souvient de rien. Inculpé pour ce meurtre, il est désormais prisonnier du système judiciaire où, parfois, la vérité passe au second plan. Un avocat bon marché mais tenace se propose de l'aider.
Les présentations étant faites, place à l'analyse de ce premier épisode qui, on ne va pas vous le cacher, nous a tenu en haleine durant ses 78 minutes. Car oui, en plus d'avoir misé sur un casting de premier choix, HBO a opté pour un format étendu, permettant ainsi de distiller les arcs dramatiques sur un rythme qu'il eût été difficile d'instaurer avec un format plus court.
Tout d'abord, The Night Of se démarque par sa réalisation, dont les tons sombres entrent en parfaite adéquation avec le titre de la mini-série. La nuit, les faibles nuances colorimétriques et les gros plans successifs favorisent grandement l'immersion du téléspectateur dans l'univers incessamment soupçonneux et palpitant de la fiction. Sur ce premier point, vous l'aurez compris : c'est un sans faute !
Sur le plan du scénario, on a là également affaire à du lourd, notamment grâce au rythme narratif choisi par Richard Price, qui prend bien soin de développer ses intrigues sans ne rien laisser au hasard. Ainsi, l'exposition de l'histoire s'installe avec progressivité, les éléments narratifs et dramatiques arrivant les uns derrière les autres sans que l'on ait l'impression d'un quelconque passage en force de la part du scénariste de The Wire.
Venons-en maintenant aux piliers fondateurs d'une histoire qui fonctionne : les personnages.
Protagoniste malheureux de cette première saison, Nasir Khan (Riz Ahmed) provoque à la fois la compassion et l'inconfort face à la situation à laquelle il se retrouve confronté. On est immédiatement marqué par la fragilité dégagée par ce personnage qui n'a sans doute pas livré tous ses secrets, loin de là...
Et puisqu'une histoire de crime ne serait rien sans son fameux enquêteur au nez fin, passons directement au détective Dennis Box (Bill Camp) qui, malgré une certaine tendresse à l'égard du protagoniste, ne laisse que peu de place au doute quant à sa détermination à résoudre cette enquête dont tous les éléments jouent en la défaveur du malheureux Nasir « Naz » Khan.
Une chose est certaine : malgré des apparences cordiales, Box fera tout pour faire plonger le présumé meurtrier de la jeune femme.
Enfin, bien que peu présent dans ce premier épisode, Jack Stone, l'avocat incarné par le brillantissime John Turturro, vient compléter le triangle dramatique, abordant non sans crainte son rôle d'allier dans la défense de ce jeune américain d'origine pakistanaise que tout accuse.
Probablement compétent et assurément bon marché, Jack Stone ne dégage pas une assurance des plus évidentes, renforçant au passage les questionnements quant à ses capacités à sortir le jeune Naz du pétrin dans lequel il est fourré.
Ce premier épisode vient donc mettre en place les éléments majeurs d'une mini-série qui s'annonce d'ores et déjà comme prenante et qui, malgré un format redevenant standard dès le second épisode (52') – on s'habituerait presque à ces 78 minutes -, devrait livrer de bonnes surprises à l'avenir.