La série "Transatlantique" est disponible sur Netflix. Cette fresque historique montre comment des milliers de réfugiés juifs ont été exfiltrés vers l'Amérique alors que la France était en guerre. Lors du Festival Séries Mania l'acteur Ralph Amoussou nous a parlé de son rôle de Paul Kandjo.
Transatlantique : rendre visible les invisibles
Disponible depuis le 7 avril sur Netflix, la série Transatlantique met en lumière des héros méconnus de l'Histoire. Le show est créé par Anna Winger et écrit par Daniel Hendler, à partir d'une histoire vraie. Celle de Varian Fry, un journaliste américain, qui s'occupait de l'Emergency Rescue Committee (Comité de secours d'urgence). Il aurait aidé entre 2000 et 4000 Juifs, ainsi que des militants antinazis à fuir l'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le casting de la série rassemble Cory Michael Smith, Gillian Jacobs, Birane Ba, Lucas Englander, Deleila Piasko et les Français Grégory Montel et Ralph Amoussou. Ce dernier incarne Paul Kandjo, réceptionniste dans un hôtel à Marseille et qui apporte également son aide et son expérience à l'équipe du comité de secours.
Rencontre avec Ralph Amoussou
Qu'est-ce qui vous a séduit dans le scénario de la série ?
Ce qui m'a plu, c'est de parler des invisibles, des gens qui ont participé à des efforts de guerres, mais que l'Histoire tait. Dans Transatlantique on parle des femmes, des homosexuels, des hommes non-blanc et tout ceux qui ont participé à ça et qui sont des héros ordinaires. Moi, j'ai 30 ans, j'ai des grands oncles qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale, et j'ai également des amis qui ont des personnes de leur famille qui ont vécu ça aux Etats-Unis et ça me touche vraiment.
Comment avez-vous abordé ce rôle ?
Je me suis beaucoup documenté et j'ai énormément lu. Je me suis inspiré de la vie de certains hommes d'Etat africains qui ont participé à la guerre en France, comme Léopold Sédar Senghor, le premier président du Sénégal, mais également Kwame Nkrumah. En fait, il y a toute la première vague de présidents africains qui a participé à l'effort de guerre. Je me suis donc inspiré de pas mal d'écrits, notamment Ralph Ellison au sujet de l'invisibilisation.
Dans les premiers épisodes votre personnage est discret, mais pas pour très longtemps.
Oui, en effet. En fait, mon personnage prend de l'ampleur et devient très important. C'est un personnage qui est amené comme un petit rôle au début, mais il prend un essor incroyable et à la fin de la série c'est... Énorme !
Comment s'est passé le tournage ?
On a tous la même formation donc on s'entendait tous très bien au niveau du jeu, c'était fluide. On a évidemment beaucoup travaillé, mais on était tous prêts à être vulnérable quand il le faut. Tout le monde s'est montré très disponible, c'était agréable. Personnellement, j'ai construit mon personnage de manière très viscérale, je me suis sentie libre et j'ai pris des libertés. Et c'est pour ça qu'on s'entendait tous bien entre les acteurs, car on est allé au bout de chaque émotion. Le tournage à durée 5 mois, on a tourné dans la ville de Marseille, car la vraie histoire s'est déroulée là-bas. J'ai adoré cette ville et je n'ai pas trouvé ça très éprouvant car on était préparé.