Après le film de 1988, Willow est de retour avec une série sur Disney+. Une nouvelle aventure attend le Nelwyn interprété par Warwick Davis. Aux côtés d'un petit groupe, il lui faut une fois de plus combattre les forces du mal.
Willow, du film à la série
Les histoires dites de fantasy continuent de se multiplier sur le petit écran. Netflix a depuis 2019 The Witcher, HBO a lancé House of the Dragon (après Game of Thrones), et Prime Video s'est penché sur l'univers du Seigneur des anneaux avec Les Anneaux de pouvoir. Pas étonnant donc de voir Disney+ s'intéresser à son tour à ce genre avec Willow, tiré du film éponyme de 1988.
Dans le long-métrage réalisé par Ron Howard, on découvrait un monde sombre dominé par la terrible Bavmorda, une reine maléfique qui craint une prophétie. Un jour, une princesse naîtra et mettra fin à son règne. Cette princesse, c'est Elora, qui porte sur le bras une marque. Grâce à une sage-femme, l'enfant est éloignée du château de Nockmaar où se trouve Bavmorda, avant d'être recueillie par des Nelwyns, des êtres de petites tailles.
C'est à Willow que revient la tâche de partir avec l'enfant pour la remettre à d'autres Daïkinis (les humains). Il ne se doute pas qu'une aventure dangereuse l'attend aux côtés du grand guerrier Madmartigan et de la magicienne Fin Raziel qui lui apprendra la magie.
Disney a donc décidé de donner une suite au film imaginé par George Lucas. Celle-ci prend la forme d'une série et se déroule des années après les événements du film. Près de deux décennies plus tard, Sorsha, la fille de Bavmorda qui s'est retournée contre elle, est à la tête d'un royaume en paix. Mais les forces du mal sont de retour et enlèvent son fils. Sa fille, Kit, va alors mener un petit groupe pour le retrouver. Et pour les aider dans leur quête, ils pourront compter sur Willow.
Un divertissement naïf pour un jeune public
Qu'on se le dise, quiconque attend de la série Willow d'être dans la lignée du film risque d'être déçu. Que ce soit dans le ton ou la mise en scène, les deux productions sont terriblement éloignées. Le show se présente comme une série pour adolescents qui, malgré ses efforts, est incapable de retranscrire l'ambiance mi-comique mi-effrayante de l'époque. Même la direction artistique, la musique ou le montage n'évoquent que très peu le long-métrage, tandis que l'humour est beaucoup plus actuel.
Cependant, c'est peut-être en s'en éloignant que la série se montre pertinente. L'intérêt de faire une suite de Willow est que le matériau d'origine n'est pas si riche. Contrairement à Star Wars ou Le Seigneur des anneaux, Willow se limite, pour le grand public, au film. La trilogie de romans n'étant pas si connue, tout ce que propose Jonathan Kasdan et Wendy Mericle apparaît comme une nouveauté, avec tout de même quelques références au film (comme le château de Nockmaar). Les créateurs ont également fait le choix de proposer une pure œuvre de fantasy qui ne cherche pas à révolutionner le genre mais se veut un simple divertissement.
C'est peut-être en abordant Willow de la sorte qu'on peut le mieux apprécier la série. Car les défauts sont nombreux, avec une mise en scène très télévisuelle, des imperfections dans le montage et de vraies facilités dans le scénario. Comme par exemple lorsque le groupe emmené par Kit et Willow se fait attaquer en pleine forêt par des soldats qui sortent de nulle part et parviennent à fuir d'un claquement de doigts. Il y a là une naïveté dans la réalisation qu'on ne peut que déplorer.
Une série attachante sans être à la hauteur du film
Cependant, un certain charme se dégage de Willow. En grande partie grâce aux personnages, tous plus sympathiques les uns que les autres. Il y a évidemment le plaisir de revoir Warwick Davis en Willow, même avec son jeu assez approximatif, ou encore Joanne Whalley en Sorsha. Et le choix des personnages secondaires est également déterminant. Kit, bien interprétée par Ruby Cruz, prend dans un premier temps la lumière avant de laisser de la place à ses comparses.
On trouve ainsi Jade (Erin Kellyman), chargée de protéger Kit mais qui entretient avec elle une forte amitié. Egalement Graydon (Tony Revolori), futur époux de Kit qui se révélera plus courageux qu'il en a l'air. Ou encore Boorman (Amar Chadha-Patel), une brute imposante qui amène constamment une touche de légèreté. Sans oublier Dove (Ellie Bamber), qui en peu d'épisodes passe d'une cruche assez stéréotypées à une héroïne déterminante.
L'ensemble aurait probablement pu se contenter d'une version resserrée sur un long-métrage plutôt qu'une série. Et on ne peut pas dire que les messages que souhaite faire passer le show soient dits de manière très subtile (on reste dans l'esprit Disney). Mais on se laisse finalement passivement embarqué par cette aventure. Pas besoin d'en demander plus.
Willow est à découvrir sur Disney+ à partir du 30 novembre.