Métiers
Naissance
30 mars 1895 (Manosque, France)
Décès
8 octobre 1970
Age
75
Biographie Jean Giono
Jean Giono, né le 30 mars 1895 à Manosque et mort le 8 octobre 1970 dans la même ville, est un écrivain et cinéaste français. Un grand nombre de ses ouvrages ont pour cadre le monde paysan provençal. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son
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œuvre romanesque dépeint la condition de l'homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques, et possède une portée universelle. Il fut l'ami des écrivains Pierre Magnan, Lucien Jacques, André Gide, Romain Rolland et Jean Guéhenno, et des peintres Eugène Martel, Georges Gimel et Serge Fiorio, qui est son cousin issu de germain. Il reste néanmoins en marge de tous les courants littéraires de son temps. En effet, comme l'indique le musicologue, universitaire et critique littéraire Pierre Citron qui est aussi son biographe : « dans le paysage littéraire du XXe siècle, Giono, figure dominante, est pourtant à part. Né et mort à Manosque, il ne quitte la ville qu’épisodiquement, et contre son gré. Dès 1911, il se voit contraint de quitter le collège afin d’aider sa famille financièrement et devient employé de banque. Sa culture littéraire, il l’a créée seul en se procurant les œuvres classiques, uniques ouvrages à l’époque accessibles pour ses faibles moyens. Jean Giono est un « voyageur immobile » [comme il le dit lui-même, NDLR] et déteste les grandes villes, surtout Paris. L’atmosphère de l’édition l’indispose et il a assez peu de relations littéraires. Il ne se verra d’ailleurs jamais décerner un prix littéraire français important. Toutefois, il reçoit en 1929, le prix américain Brentano pour Colline, ainsi que le prix Northcliffe en 1930 pour son roman Regain ». Il fait pourtant partie de l'influente Académie Goncourt de 1954 à sa mort en 1970, succédant au « Premier Couvert » à Colette et y précédant Bernard Clavel. De même, Pierre Citron poursuit son portrait général de Giono en relativisant l'image que le public a parfois pu se faire de l'écrivain, — notamment à partir des films tirés de ses œuvres par Marcel Pagnol, entre autres, ou par lui-même —, ou du fait du lyrisme poétique par lequel il célèbre les noces de l'homme et de la nature, dans la campagne de Haute-Provence dont la vie paysanne et ses « vraies richesses », sont menacées par l'urbanisation et la modernité. Cette image qui « colle » à l'écrivain serait à l'origine d'un malentendu restrictif sur son œuvre, en faisant de lui seulement un écrivain régionaliste chantre de la Provence « pittoresque » et « éternelle », à ranger, pour tout dire, dans la case « folklore » avec ce que cela supposerait d'« archaïsme nostalgique » chez ses détracteurs : « on le décrit comme un paysan, une sorte de chauvin, alors qu’il ne parlait même pas le provençal, et même comme un écrivain régionaliste, bien que la moitié de ses livres soient situés dans les Alpes, en Italie, ou sur l’océan. Resté à l’écart des courants, se plaçant même à contre-courant et n’ayant pas cherché à exercer une influence littéraire, ni à dégager la théorie de son écriture, il est inclassable ». Pour nuancer le dernier point concernant « la théorie de son écriture » — écriture consciente et très élaborée, à partir de l'analyse du parler français méridional, et nourrie de culture littéraire antique et classique —, il faut rappeler son livre Noé (publié juste après l'un de ses romans majeurs Un roi sans divertissement) : étrange texte à mi-chemin entre le roman et l'essai, dans lequel Giono s'interroge sur l'art du romancier et sur son rapport à l'imaginaire, sur la relation quasiment hallucinée parfois qu'il entretient avec ses personnages, devenus vivants pour lui et autonomes, et qui le « visitent », avec lesquels il « dialogue » et dont « la prolifération monstrueuse tend à le déborder lui-même ».
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