Arletty, nom de scène de Léonie Bathiat, née le 15 mai 1898 à Courbevoie et morte le 23 juillet 1992 à Paris,, est une actrice et chanteuse française. Elle figure dans quelques chefs-d'œuvre du patrimoine cinématographique français des années 1930 et 1940 : Hôtel du Nord (1938), Le jour se
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lève (1939), Les Visiteurs du soir (1942) et Les Enfants du paradis (1945), quatre films de Marcel Carné, les trois derniers dialogués par Jacques Prévert. Née de parents modestes, Léonie Bathiat passe ses premières années à Courbevoie puis, pour raisons de santé, à Clermont-Ferrand et enfin, à l'institution Marinois de Puteaux. En 1914, elle perd son premier amour lors des premiers combats de la guerre, puis son père en 1916, la contraignant à exercer comme tourneuse d'obus ou sténo. En 1917, elle rencontre Jacques-Georges Lévy, puis le marchand de tableaux Paul Guillaume qui l'introduisent progressivement dans le beau monde parisien où elle devient mannequin puis chanteuse d'opérette au cours des années folles, adoptant le pseudonyme d'Arletty. Au tournant des années trente, elle débute au cinéma et inspire nombre de peintres comme Marie Laurencin, Moïse Kisling, Fujita ou encore Jean-Gabriel Domergue, tout en connaissant le succès au théâtre. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, son personnage gouailleur et canaille, sa silhouette particulière et sa voix unique sont présents dans nombre de films devenus depuis des classiques. Après la parenthèse de la drôle de guerre et de la bataille de France, qui interrompt les tournages, Arletty décide de rester à Paris et de reprendre le cinéma. Elle tourne six films entre 1941 et 1943, dont les Visiteurs du soir ainsi que les Enfants du paradis, tous deux de Marcel Carné, sur des dialogues de Jacques Prévert. Néanmoins, son amitié avec Josée de Chambrun, fille du collaborateur Pierre Laval et surtout, sa relation sentimentale avec le lieutenant-colonel allemand Hans Jürgen Soehring, membre de la Luftwaffe et homme de confiance de Goering à Paris, la placent dans une situation délicate à la Libération. Cette relation entraîne son arrestation par les FFI le 20 octobre 1944. Elle est internée à Drancy, puis à Fresnes et placée en résidence surveillée durant 18 mois. Blâmée par le comité d'épuration, avec interdiction de travailler pendant trois ans, Arletty reprend sa carrière dans les années 50, au théâtre surtout. L'âge venant, les films qu'on lui propose sont alors, de son propre aveu, surtout alimentaires. Cela ne l'empêche nullement de côtoyer le tout Paris de l'après-guerre, comme Louis-Ferdinand Céline, Jean Cocteau, Jean-Paul Sartre ou encore Colette. Lors de la décennie 1960, elle cesse progressivement les tournages (1963) et le théâtre (1966), perdant peu à peu la vue. Néanmoins, sa voix unique lui permet d'être la narratrice de courts-métrages ou de documentaires ; elle reste une personnalité médiatique qui ne se départ jamais de sa gouaille légendaire. En 1988, quelque 2000 personnes célèbrent avec elle ses 90 ans.
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