Sérgio Rezende, né à Rio de Janeiro en 1951, est un cinéaste et scénariste brésilien. Venu au cinéma dans les années qui suivirent le mouvement Cinema Novo, il se fit un nom avec ce qui sera en quelque sorte sa marque de fabrique : des films biographiques, évocations de fortes
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personnalités brésiliennes, généralement des figures d’aventuriers dont le parcours est propice à révéler les profondeurs du Brésil et à mettre en lumière les trames de son histoire ; ce sont les films Lamarca (1994, sur le militaire déserteur et guérillero Carlos Lamarca), Mauá - O Imperador e o Rei (1999, sur le capitaine d’industrie Irineu Evangelista de Sousa), Zuzu Angel (2006, sur la couturière Zuzu Angel Jones, frénétiquement à la recherche du cadavre de son fils Stuart, torturé et liquidé par les militaires), et O Homem da Capa Preta (1987, sur l’homme politique hors norme Tenório Cavalcante). Il est également l’auteur en 1997 de Guerra de Canudos, qui prend pour sujet la sanglante guerre de Canudos de 1897, et qui fut aussi diffusé comme minisérie de télévision par TV Globo. Il tendra ensuite à se tourner vers des thèmes de l’actualité immédiate, en rapport avec la société brésilienne contemporaine. Salve Geral, de 2009, œuvre de fiction construite à partir d’un fait réel — l’affaire des PCC —, a été proposée (sans succès) par le ministère brésilien de la Culture comme candidat à l’Oscar du meilleur film non anglophone. Dans son dernier film à ce jour, Em Nome da Lei (2016), Rezende se saisit de la figure d’un juge incorruptible (inspiré d’un personnage réel) pour élaborer un polar très brésilien, où abondent les scènes d’action. Metteur en scène d’une grande cohérence tant stylistique que thématique, il déclara à propos de la portée politique de son œuvre : « Je viens d’une génération postérieure au Cinema Novo, qui plaça le Brésil au centre du cinéma brésilien. Faire des films en discutant du Brésil et en le révélant fut une marque très importante de ce mouvement. Et, d’une certaine manière, ils voulaient changer quelque chose. Lorsque j’ai commencé à faire du cinéma, cette question de construire un pays meilleur, plus juste, avait gardé tout son sens. Et aujourd’hui, à l’époque où je me suis plongé dans le projet Zuzu, cela a de nouveau du sens. Mais un film est un objet d’art, et pour l’art, il importe plus d’entraîner que de persuader. L’art n’est pas un outil de persuasion immédiate. »
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