Élisabeth Badinter /e.li.za.bɛt ba.dɛ̃.t/, née Bleustein-Blanchet, le 5 mars 1944 à Boulogne-Billancourt en France, est une femme de lettres, philosophe, féministe, femme d'affaires française et spécialiste du siècle des Lumières. En 1978, elle devient maître de conférence à l'École polytechnique, où elle dirige un séminaire en Humanités et Sciences sociales.
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En parallèle de son poste d'enseignante, elle mène des recherches sur les notions de féminité, de virilité, ainsi que leurs constructions sociale et historique. En 1992, elle publie XY, De l'identité masculine, ouvrage qui sera bien accueilli par la critique. Elle y fait la synthèse de ses recherches, elle se penche sur la fluidité des comportements sexuels masculins au travers de l'histoire européenne et américaine. Dans les années 1980, à la suite de ses travaux de recherche et sur le rôle des femmes dans la société et sur la maternité, elle devient progressivement une figure du féminisme en France. Elle publie un essai, L'Amour en plus, dans lequel elle conteste l'existence de l'instinct maternel naturel. Opposée à la théorie de la complémentarité des sexes, qui fait de l’opposition entre hommes/femmes l’essence même de leurs relations, elle défend l'égalité et la ressemblance entre les sexes. En 1989, à la suite de l'affaire du foulard de Creil, elle s'engage pour la défense de la laïcité. Elle publie, avec Régis Debray, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler, un manifeste - « Profs, ne capitulons pas ! » - dans lequel elle dit craindre « le Munich de l’école républicaine » et fustige la lâcheté de la classe politique. En 2007, à la suite du procès contre Charlie Hebdo pour avoir publié des caricatures de Mahomet, elle vient prendre la défense du journal satirique. Elle réfute la définition commune de l'islamophobie, qui confond la critique de la religion avec ceux qui la pratiquent, qu'elle dit être une arme contre la laïcité. Elle se qualifie de « fille de Simone de Beauvoir », qu'elle rencontra à plusieurs occasions et dont elle dit admirer le travail, même si elle n'est pas toujours d'accord avec ses positions. Elle défend la vision d'un « féminisme universaliste laïque, et conquérant », elle refuse le différentialisme, qu'elle juge une atteinte à l'égalité des sexes et qu'elle dit combattre. Se revendiquant femme de gauche, elle se prononce en faveur du mariage pour tous, de la PMA et de la GPA. Elle défend le droit à l'avortement, qu'elle dit être « un pas immense vers la fin d'une aliénation ».
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