Biographie Ian Smith
Ian Smith (né le 8 avril 1919 à Selukwe en Rhodésie du Sud et mort le 20 novembre 2007 au Cap en Afrique du Sud) est un homme d'État rhodésien, député (1948-1987), membre notable du Front rhodésien et Premier ministre de Rhodésie (futur Zimbabwe) du 13 avril 1964 au 1er
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juin 1979. Premier Rhodésien d'origine à cette fonction, il dirige le gouvernement principalement blanc qui proclame unilatéralement l'indépendance du pays vis-à-vis du Royaume-Uni en 1965. Durant les quatorze années d'isolement diplomatique qui suivent, il supervise les actions des forces de sécurité qui combattent les guérillas nationalistes noires soutenues par l'Union soviétique. Il abandonne le pouvoir en 1979 après la signature d'un accord de paix et reste le chef de l'opposition parlementaire jusqu'en 1987. Né dans une famille de colons britanniques à Selukwe, une petite ville de la province des Midlands, Smith combat comme pilote dans la Royal Air Force sur les fronts du Moyen-Orient et d'Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Abattu en Italie en 1944, il parvient à éviter la capture et à rejoindre les lignes alliées mais il fut blessé au visage et conserve des séquelles toute sa vie. Démobilisé, il achète une ferme près de sa villa natale et en 1948, il est élu député ; à 29 ans, il était le plus jeune membre du Parlement. Initialement affilié au Parti libéral, il rejoint le Parti fédéral uni en 1953 et gravit ses échelons durant les années 1950. Il démissionne en 1961 pour protester contre la nouvelle constitution du territoire et l'année suivante, il aide Winston Field à fonder le Front rhodésien fermement conservateur qui exige l'indépendance immédiate et est opposé à la prise de pouvoir de la majorité noire. Le Front rhodésien remporte largement l'élection législative de 1962 et Smith succède à Field au poste de premier ministre en 1964. Le gouvernement britannique de Harold Wilson refusant d'accorder l'indépendance à la Rhodésie tant que cette dernière ne mettrait pas en place un programme de transfert de pouvoir à la majorité noire, Smith et son cabinet décident de la proclamer de manière unilatérale le 11 novembre 1965. Soumis aux sanctions des Nations unies, le pays devient diplomatiquement isolé et le gouvernement doit affronter les mouvements nationalistes noirs lors de la guerre du Bush. En 1978, Smith négocie un accord avec le chef nationaliste Abel Muzorewa ; la Rhodésie devient le Zimbabwe-Rhodésie avec une nouvelle constitution et Muzorewa est élu premier ministre. Les mouvements menés par Joshua Nkomo et Robert Mugabe s'opposent néanmoins à ces négociations et poursuivent leurs activités de guérilla tandis que la communauté internationale refuse de lever les sanctions. Smith participe à la délégation de Muzorewa qui signe les accords de Lancaster House avec les groupes rebelles en 1980 mettant ainsi fin à quinze années de guerre civile. Le pays devient le Zimbabwe, qui est rapidement reconnu par l'ONU, et Robert Mugabe est élu premier ministre. Smith devient un de ses principaux opposants en tant que chef de l'opposition et le reste dans sa retraite après 1987. Alors que le prestige de Mugabe est affecté par la ruine du Zimbabwe, la réputation de Smith s'améliore dans le pays et à l'étranger. Il reste au Zimbabwe jusqu'en 2005 avant de s'installer au Cap en Afrique du Sud pour des raisons de santé. Après sa mort deux ans plus tard, ses cendres furent dispersées dans sa ferme. Smith reste une figure très controversée ; ses partisans le considèrent comme un symbole de résistance et d'intégrité « qui comprenait les vérités inconfortables de l'Afrique » tandis que ses opposants le décrivent comme un « raciste invétéré » dont les actions firent des milliers de victimes et contribuèrent aux crises du Zimbabwe.
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