"13 Hours" relate la nuit d’affrontements du 11 septembre 2012 entre une escouade des forces spéciales américaines et des soldats lybiens à Benghazi. Des événements "enterrés" selon le réalisateur Michael Bay, qui s’attaque de nouveau à une histoire vraie après "No Pain No Gain". Pour les retranscrire, le cinéaste tenait à être le plus réaliste possible, ce qui a nécessité une longue préparation.
C’est quoi 13 Hours ?
Entre Transformers : L’âge de l’extinction et Transformers : The Last Knight, Michael Bay reprenait son sérieux avec 13 Hours, sorti en 2016 et adapté de l’ouvrage 13 Heures : Les soldats secrets de Benghazi de Mitchell Zuckoff. Tourné pour un budget de 50 millions de dollars, contre 217 millions accordés au dernier volet de sa saga robotique, ce film de guerre est d’une sobriété impériale, sur l’échelle de Bad Boys II. S’il reste fidèle à son style, le cinéaste aborde avec une certaine retenue l’histoire de six agents des forces spéciales qui ont repoussé l’attaque d’une mission diplomatique et d’une base de la CIA à Benghazi, en Libye.
La tension s’installe dès la première scène et une fois passée l’exposition emplie de répliques testostéronées, le long-métrage gagne en puissance lorsque les treize heures infernales débutent. Michael Bay étrille le gouvernement américain - et notamment Hillary Clinton, secrétaire d’État au moment des faits - pour sa non-implication et fait part de son admiration sans borne pour ces six soldats.
Le réalisateur pose la plupart du temps son regard depuis l’intérieur des bâtiments américains et adopte le point de vue des membres des forces spéciales. Un choix qui rend son positionnement idéologique très clair, et qui lui permet de faire son Alamo à une époque contemporaine. Et dans sa manière de prendre au piège les militaires, agents et diplomates américains, que ce soit à l’intérieur d’une voiture (la scène d’introduction), dans une chambre blindée ou même sur un toit, le cinéaste propose des scènes extrêmement efficaces. Toujours aussi à l’aise dans l’action, Michael Bay reste Michael Bay même lorsqu’il prend des pincettes, et les spectateurs savent à quoi s’en tenir.
13 Hours : déterrer une histoire vraie
Le 11 septembre 2012, l’ambassadeur américain J. Christopher Stevens et trois autres personnes décédaient au cours de cette attaque. Pour retranscrire une nuit entière d’affrontements, Michael Bay a souhaité être le plus authentique possible. Après une période de renseignements d’un an à Langley, au siège de la CIA, le réalisateur a eu droit à la présence de conseillers de l’agence et de militaires sur le tournage. Lors de la promotion du film en 2016, il expliquait au micro d’Allociné :
Une histoire vraie sera examinée et décortiquée. Il vous faut donc bien retranscrire les faits et nous avons fait des tonnes de recherches, au siège de la CIA notamment, ou auprès des forces au sol. (…) Bien plus que ce à quoi un journaliste d’investigation aurait accès. (…) J’ai eu tellement d’accès aux gens qui ont travaillé avec les forces spéciales, et les Navy Seals et militaires, avec qui j’ai une relation incroyable.
Il ajoutait à propos de son attachement à cette histoire vraie :
Les événements de Benghazi sont bien sûr politiques, mais une histoire extraordinaire et inspirante s’y est déroulée, et elle a été enterrée. C’est l’histoire de personnes qui se rassemblent. 35 personnes, hommes et femmes, qui se rassemblent pour sauver leurs vies.
13 Hours : un rendez-vous manqué pour Mark Walhberg
Par souci de réalisme, Michael Bay a par ailleurs fait appel à des visages moins connus du grand public pour incarner Jack, « Rone », « Tanto », « Boon », « Tig » et « Oz ». John Krasinski (Sans un bruit), Pablo Schreiber (Criminal Squad) et Max Martini (Pacific Rim) composent une partie de la distribution. À l’origine, Mark Wahlberg, collaborateur régulier de Michael Bay depuis No Pain No Gain, était censé interpréter le leader de l’escouade, finalement incarné par James Badge Dale (Les Infiltrés).
Un casting qui a largement convaincu les soldats, comme l’expliquait Kris « Tanto » Paronto (interprété par Pablo Schreiber) à la chaîne américaine CW69 en 2016 :
Cela a ajouté du réalisme au film parce que les acteurs nous ont dépeints avec tellement de précision. Pour être honnête, je suis fier qu’ils aient pris le temps d’étudier nos manières et notre personnalité. (…) C’est très réconfortant qu’ils aient pris le temps de raconter cette histoire de façon exacte.
13 Hours est disponible sur Netflix.