KIMI : que vaut le thriller de Soderbergh avec Zoë Kravitz (The Batman) ?

Un Soderbergh très hitchcockien

KIMI : que vaut le thriller de Soderbergh avec Zoë Kravitz (The Batman) ?

Steven Soderbergh revient avec un nouveau film HBO Max (disponible en VOD chez nous) : "KIMI". Un thriller efficace dans lequel Zoë Kravitz entend un crime enregistré par une commande vocale.

L'histoire de KIMI

Réalisé par Steven Soderbergh pour HBO Max, KIMI met en scène Zoë Kravitz dans le rôle d'Angela Childs, dont le travail consiste à analyser les flux de données du serveur à commande vocale "KIMI". Seulement, Angela est agoraphobe. Et alors que la pandémie de Covid s'est déclarée, la jeune femme a du mal à quitter son appartement. Elle passe donc son quotidien enfermée chez elle à regarder le monde par sa fenêtre. Elle entretien malgré tout un semblant de vie sociale avec un garçon qui habite en face de chez elle.

Angela (Zoë Kravitz) - KIMI
Angela (Zoë Kravitz) - KIMI ©HBO Max

Sa vie va alors changer lorsqu'elle remarque un son étrange sur l'un des flux. Après une analyse plus approfondie, elle comprend que "KIMI" a enregistré l'agression d'une femme. Angela décide donc d'en informer ses supérieurs. Mais la première difficulté pour elle est de se rendre en personne à son bureau. Et les choses se compliquent encore plus lorsqu'elle comprend qu'elle est devenue une témoin gênante pour l'homme à l'origine du crime...

Notre avis

KIMI débute dans un premier temps comme une relecture de Fenêtre sur cour (1954). Dans le film d'Alfred Hitchcock James Stewart découvrait un meurtre depuis sa fenêtre. La transposition se fait ici dans notre monde moderne. Avec une commande vocale, mais également cet écran d'ordinateur sur lequel Angela travaille, et qui devient la fenêtre vers le crime. On pense ensuite à Vertigo (1958), en raison de l'agoraphobie d'Angela qui l'empêche d'agir dans un premier temps. Puis à Blow Out (1981) de Brian De Palma avec cette séquence durant laquelle Angela retravaille l'enregistrement pour pouvoir capter parfaitement le crime qui a eu lieu. Des références pas si surprenantes quand on connaît un peu le cinéma de Soderbergh.

Angela (Zoë Kravitz) - KIMI
Angela (Zoë Kravitz) - KIMI ©HBO Max

On sent dans KIMI avec à la fois un désir de critiquer notre société, et de porter dessus un regard ironique. La séquence finale en est un parfait exemple. Un moment à la fois tendue et étrangement drôle. Il profite pour cela parfaitement de l'interprétation de Zoë Kravitz, capable autant de sembler fragile et dominée par la situation, que de faire preuve de sang froid en restant mutique.

Enfin, on notera l'intelligence de ne pas aborder particulièrement la question du Covid. La pandémie devient simplement un prétexte pour créer une situation délicate pour la protagoniste. Soderbergh fait ainsi évoluer sa mise en scène en fonction d'Angela, nous fait volontairement oublier certains détails pour mieux nous surprendre (cette bouteille posée sur le bord du plan de travail) et nous maintient attentif tout du long. Avec KIMI, le réalisateur continue donc d'œuvrer sur le petit écran mais ne perd pas pour autant en intérêt.

KIMI est disponible depuis le 9 mars en VOD.