Le grand Tom Hanks fait sa première incursion dans le western avec "La Mission". Un road movie passionnant dans lequel le comédien prend sous son aile une orpheline incarnée par Helena Zengel, tout en sillonnant les États-Unis pour lire les nouvelles du monde.
La Mission : Tom Hanks rapporte les nouvelles du monde
Huit ans après Capitaine Phillips, La Mission marque les retrouvailles entre Tom Hanks et Paul Greengrass. Le long-métrage est la première incursion du réalisateur de La Mort dans la peau et Vol 93 dans le western. Un genre auquel le comédien ne s’était lui non plus jamais essayé jusqu’à présent.
L’acteur prête ici ses traits au capitaine texan Jefferson Kyle Kidd. Cinq ans après la fin de la guerre de Sécession, cet ancien combattant sillonne les États-Unis pour lire les nouvelles du monde aux habitants. Sur sa route, il tombe un jour sur Johanna, une enfant de dix ans d’origine allemande ayant passé six ans avec la tribu indienne des Kiowa après avoir été capturée.
Le capitaine Kidd recueille l’orpheline perdue et se fixe l’objectif de la ramener à son oncle et sa tante, qui sont les deux seules personnes encore vivantes avec lesquelles elle a des liens de parenté. En traversant le pays, l’ancien militaire et la petite fille surmontent de nombreuses embûches et apprennent à se comprendre malgré la barrière de la langue. En parallèle, ils multiplient les rencontres bénéfiques et nécessaires à leur survie, ainsi que d’autres bien plus dangereuses.
Une plongée passionnante dans l’Ouest américain
Avec La Mission, adaptation du roman Des nouvelles du monde de Paulette Jiles, Paul Greengrass se rapproche de John Ford. Le film évoque notamment Le Fils du désert, où trois bandits se jurent de mettre un bébé en lieu sûr après l’avoir trouvé auprès de sa mère mourante. Certains plans sont des hommages appuyés à des références comme La Prisonnière du désert, tandis que la traversée et des rencontres rappellent celles de l’ambitieuse fresque Les Cheyennes.
C’est d’ailleurs en racontant le parcours de John Ford durant la Seconde Guerre mondiale dans la série documentaire Cinq hommes et une guerre, également disponible sur Netflix, que Paul Greengrass s’est senti attiré vers le western. En abordant "la mythique histoire de l’Amérique", d’après ses propos pour Vanity Fair, le cinéaste fait une peinture des mœurs de l’époque, de la scission persistante entre le nord et le sud après la fin de la guerre de Sécession, de la difficulté à vivre de manière itinérante et de l’effervescence de villes en plein développement comme Dallas ou San Antonio.
Le travail de Tom Hanks dans le long-métrage n’est pas qu’un prétexte pour amener les enjeux dramatiques. Les échanges entre le capitaine Kidd et les spectateurs venus assister à ses lectures permettent de s’attarder sur les opinions politiques et le racisme ambiant, mais aussi sur la façon dont des tyrans géraient des communautés avec cruauté.
Ces séquences arrivent comme des pauses dans le long périple du prodigieux Tom Hanks et de la jeune Helena Zengel, révélation du drame allemand Benni qui crève à nouveau l’écran. Leur relation reste le cœur du film et lui offre ses passages les plus émouvants. Cette rencontre, salutaire pour un homme hanté par les horreurs de la guerre mais aussi pour une petite fille privée de tout repère, mérite à elle seule de se pencher sur La Mission, en plus de ses nombreuses autres qualités.
La Mission est disponible sur Netflix à partir du 10 février 2021.