Le dérangeant "Les Proies", vainqueur du prix de la mise en scène à Cannes et réalisé par Sofia Coppola, est arrivé sur Netflix début septembre. Mais saviez-vous que le livre sur lequel se base l'intrigue avait déjà été adapté en film avec Clint Eastwood ?
Les Proies : mais de quoi ça parle ?
Les Proies, film esthétiquement sublime de la réalisatrice de Marie-Antoinette, Lost in Translation ou encore Virgin Suicides est ancré dans l'Amérique profonde, en pleine guerre de Sécession. Là, se tient un internat réservé à la gent féminine, tenu par la complexe Miss Martha (Nicole Kidman). Un beau jour, les pensionnaires se voient dans l'obligation morale de recueillir un soldat blessé appartenant au camp adverse. Sa présence va éveiller à la fois tensions sexuelles et rivalités enfouies, et ce jusqu'au point de non-retour.
Pour Les Proies, la réalisatrice s'est entourée d'une distribution cinq étoiles, composée en grande partie de comédiennes avec lesquelles elle a eu le plaisir de travailler par le passé. Nicole Kidman (Lion, Big Little Lies) incarne la maîtresse des lieux. Sa fidèle seconde est campée par Kristen Dunst (Les Figures de l'ombre, Melancholia). La talentueuse Elle Fanning, révélée par Sofia Coppola et depuis particulièrement prolifique, joue l'une des jeunes pensionnaires, aux côtés notamment de la prometteuse Angourie Rice (The Nice Guys, Black Mirror).
Quant à l'interprète de l'homme dont l'arrivée va chambouler leurs vies, on a nommé Colin Farrell (True Detective, Minority Report). Un casting exemplaire composé d'interprètes émérites qui rivalisent de talent pour se mesurer et s'affronter tout au long du film.
Le remake d'un film de Don Siegel
A l'origine, Les Proies est en fait un roman de l'américain Thomas P. Cullinan. De surcroît, l'ouvrage a déjà été adapté par le célèbre cinéaste Don Siegel. Sofia Coppola confie d'ailleurs n'avoir jamais entendu parler du film avant que sa chef décoratrice ne le lui mentionne ! Le metteur en scène avait transposé le roman à l'écran en 1971 dans un film controversé, puisque les scénaristes du long-métrage, en désaccord avec l'épilogue finalement choisi, décidèrent d'user de pseudonymes dans les crédits.
Dans le rôle du soldat, c'est l'un de ses acteurs fétiches que le réalisateur avait sélectionné, à savoir Clint Eastwood ! En dépit de l'accueil mitigé réservé au film, sa performance fut saluée par la critique. Pour l'anecdote, si nombre de spectateurs n'ont pas apprécié l'oeuvre, c'est en raison de la campagne promotionnelle qui l'a précédée. Le film fut ainsi vendu comme un western plutôt qu'un drame... Le but ? Coller au plus près de la filmographie habituelle d'Eastwood et appâter ses adeptes dans les salles obscures. Un coup marketing qui en a manifestement laissé plus d'un songeur.
Le parti-pris du point de vue féminin
L'adaptation de Sofia Coppola diffère relativement de l'oeuvre de Siegel, qui met en avant le personnage d'Eastwood. La réalisatrice a quant à elle décidé de raconter son histoire du point de vue des personnages féminins. Un parti-pris qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler le très beau Virgin Suicides.
Sa volonté était de pouvoir se concentrer sur la dynamique de ce groupe féminin, selon elle doué de mécanismes particulièrement subtils. La cinéaste était aussi enthousiaste à l'idée de tourner un long-métrage s'articulant autour de plusieurs générations de femmes, une première pour elle.
Où et quand voir Les Proies ?
Vous pouvez découvrir Les Proies, septième film de Sofia Coppola, depuis le 2 septembre - en exclusivité sur Netflix !