Disney compte faire une entrée fracassante dans le monde du streaming avec sa plateforme, s'imposant comme une concurrente de poids face à Netflix. Date de mise en ligne ? Prix ? Contenu et enjeux ? On vous résume tout ce qu'il faut savoir à son propos et ce que son arrivée va changer sur ce marché.
L'année dernière, Disney annonçait son entrée sur le marché du streaming avec sa propre plateforme, pouvant accueillir tout leur catalogue existant et une flopée de nouveautés. En un peu plus d'un an, nous n'étions pas avancés tant que cela sur les détails. Bob Iger, PDG de The Walt Disney Company, a récemment livré plusieurs informations et surtout son nom officiel. Il faudra désormais l'appeler Disney Plus ! Un choix simple, facile à retenir et efficace. Nous voilà fixés sur ce point mais il s'agit surtout de cosmétique.
Pour la date de mise en ligne, le jour précis n'est pas annoncé mais Bob Iger a promis que la plateforme arrivera aux USA en fin d'année 2019. Les informations pour le reste du monde, y compris la France, ne sont pas données encore. Un site web est déjà en ligne, avec une fonction permettant de demander à être tenu au courant des avancées. Une manière pour Disney de tâter le terrain et de commencer à prospecter dans nos boîtes mails.
La capture d'écran juste ci-dessus, tirée du site en question, prend soin de mettre en avant les grosses marques que possède Disney, à savoir Marvel, Star Wars et Pixar - le cas National Geographic est un poil différent. Toutes identifiées par le grand public, elles sont de parfaits arguments de vente pour attirer du monde. Disney compte bien les exploiter comme il se doit, au travers de séries et de films. On le sait, le nerf de la guerre sur ce marché consiste à proposer avant tout du contenu original et exclusif. Mettre à la disposition des consommateurs un catalogue de produits déjà connus n'est pas une solution mais plutôt un supplément. Dans le cas de Disney Plus, pouvoir revoir les dessins animés cultes n'est pas ce qui va nous donner envie de prendre un abonnement. On veut du neuf, pas des films que l'on a eu l'occasion de voir et revoir par le passé. Même s'il ne faut pas sous-estimer cette base solide qui est inhérente à la marque. Ce n'est pas pour rien que la firme aux grandes oreilles veut proposer des nouvelles versions live de leurs classiques, pour apporter de la fraicheur, tout en surfant sur des acquis.
Disney fait du neuf avec du vieux et ce n'est pas une nouveauté. Avant cela, le même modus operandi a été utilisé au cinéma. Prenons Le Livre de la Jungle, réalisé par Jon Favreau, qui n'est rien de plus qu'une revisite avec les moyens technologiques modernes d'une aventure qu'on connaît. Au box-office mondial, le film pèse 966.6 millions de dollars. Un score assez impressionnant qui ne laisse aucun doute sur le fait qu'un public est prêt à voir ce type de cinéma.
Le studio compte bien continuer à en faire de même avec d'autres classiques de son patrimoine, c'est pourquoi La Belle et le Clochard ainsi que La Petite Sirène auront leur film live action diffusés sur Disney Plus. Toujours au niveau du contenu, Bob Iger a annoncé qu'une série Monstres & Cie était en développement, tout comme un reboot d'High School Musical, sa comédie musicale pour adolescents.
Star Wars et Marvel, deux pierres précieuses
Les deux atouts majeurs pour Disney sont les licences Star Wars et Marvel. Beaucoup de projets autour de ces deux marques devraient débarquer au fur et à mesure des années. Les premiers titres sont déjà connus. The Mandalorian, le spin-off sur un mandalorien dans la lignée de Boba et Jango Fett fait parler d'elle depuis des semaines. Elle a été rejointe il y a très peu de temps par une autre série Star Wars, sans nom officiel, qui mettra en scène Cassian Andor, le personnage de Rogue One. Ce n'est probablement pas tout ce que Disney et Lucasfilm nous réservent.
Pour Marvel, Bob Iger a annoncé ces dernières heures qu'une série sur Loki était en préparation. Elle sera suivie par d'autres, sans que nous sachions officiellement qui seront les personnages concernés. Pour les médias américains, dont Variety, La Sorcière Rouge y aura droit très vite également.
En terme d'ergonomie, pour s'y retrouver, le site Vulture dévoile que Disney Plus va segmenter les contenus par univers. Pour éviter le catalogue fourre-tout, comme peut parfois l'être Netflix, ils comptent faire un vrai effort sur l'accessibilité. Vous désirez une dose de Star Wars ? C'est très simple, il suffira de se diriger dans l'onglet adéquat pour accéder à tout l'univers choisis mis à notre disposition.
Netflix, la cible à abattre
On l'aura compris, Disney Plus a pour ambition de déloger Netflix de son trône. Bob Iger n'a pas révélé la somme qu'il faudra débourser pour l'abonnement mais a assuré qu'elle sera inférieure à celle réclamée par Netflix. Une attaque frontale, pour démontrer qu'ils proposeront plus pour moins cher. Il y a de l'eau dans le gaz entre les deux camps et les récentes annulations de Iron Fist et Luke Cage, des séries Marvel diffusées sur Netflix, ne sont pas le fruit du hasard. Pas encensées par le public, elles pourraient avoir droit à une seconde chance sur Disney Plus. Qui sait maintenant ce qu'il va advenir des autres ? The Punisher, Jessica Jones et Daredevil devraient aux dernières nouvelles perdurer sur Netflix, à cause de leur violence - Disney vise le très grand public avec sa plateforme. Pour combien de temps ?
Pour rattraper son retard sur Netflix, implanté depuis plus longtemps, Disney dispose de pas mal de ressources. Leur acquisition de la Fox, et donc de ses licences, leur ouvre un océan de possibilités, en plus de pouvoir proposer tous les films dont ils vont obtenir les droits. Les Simpsons, X-Men, X-Files ou encore Die Hard, ce n'est pas rien ! Outre le fait de proposer les films déjà existants, c'est comment ils vont les exploiter pour créer qui nous intéresse. Et s'ils n'y arrivent pas totalement avec Disney Plus, ils pourront le faire avec Hulu en récupérant les parts de la Fox. Les programmes orientés pour les adultes termineront sur le network, permettant à Disney de contrôler leurs offres et d'offrir deux alternatives. Toutes les deux payantes, évidemment. Pour l'heure disponible uniquement sur le territoire américain, Hulu devrait dans les prochains mois débarquer à l'international. Netflix a définitivement du souci à se faire.