Avant de devenir le super-héros que l’on connaît, Steve Rogers est un jeune homme chétif et particulièrement valeureux dans la première partie de « Captain America : First Avenger ». Pour que le visage de Chris Evans se fonde parfaitement sur un corps qui n’est pas le sien, les concepteurs des effets spéciaux ont eu recours à plusieurs procédés.
Captain America : la naissance d’un super-soldat
Après Iron Man et Thor, Captain America devient en 2011 le troisième Avenger à avoir droit à son propre film. Le long-métrage débute pendant la Seconde Guerre Mondiale, bien avant le rassemblement orchestré par Nick Fury. Petit gars de Brooklyn qui n’a eu d’autre choix que d’encaisser les coups pendant toute sa jeunesse, Steve Rogers (Chris Evans) est recalé à chaque nouvelle tentative d’admission au sein de l’armée.
Lorsqu’il le repère pour son sens de l’intégrité et son dévouement, le Dr. Abraham Erskine (Stanley Tucci) lui propose d’intégrer un programme spécial. Sous les regards attentifs de Peggy Carter (Hayley Atwell) et du colonel Chester Phillips (Tommy Lee Jones), Rogers va démontrer toutes ses valeurs avant d’être transformé en Captain America, super-soldat censé redonner confiance aux États-Unis face à la menace nazie.
La métamorphose de Steve Rogers : le défi de Captain America
Dans le film réalisé par Joe Johnston (Les Aventures de Rocketeer, Jumanji), Steve Rogers passe du corps d’un homme d’une cinquantaine de kilos à celui extrêmement imposant du super-héros. Comme l’expliquait le superviseur des effets spéciaux Christopher Townsend dans un reportage disponible sur le Blu-Ray, l’un des objectifs de Captain America : First Avenger était de rendre cette transformation crédible. Pour cela, le spectateur devait impérativement être attaché au personnage :
Ce n’est pas la transformation qui nous inquiétait, mais : « Comment faire pour que ça ne fasse pas déjà vu ? » On pense aux aiguilles, aux tampons, à la vapeur, à la fumée, à l’eau, aux liquides et tout le reste… « Comment faire ? » À chaque fois, on se souvenait des films qui l’avaient déjà fait. Plutôt que d’insister sur la transformation, on s’est dit qu’il fallait bien asseoir le personnage d’entrée de jeu.
Faire appel à deux acteurs différents aurait sans doute biaisé la vision d’un héros dont le visage est désormais associé à celui de Chris Evans au cinéma. De plus, la star n’avait pas le timing nécessaire pour effectuer réellement cette transformation. Pour que l’illusion fonctionne, des plans de référence ont donc d’abord été réalisés avec l'interprète de l'Avenger. Des plans vides, et d’autres avec Leander Deeny, doublure anglaise surnommée « Skinny Steve », ont également été tournés si les retouches sur l'acteur étaient impossibles. Ce dernier avait déclaré à propos de son travail :
Chris est bâti comme un héros et il doit jouer un loser chétif. C’est là que j’interviens. Il décide comment il veut faire la scène. Je le regarde faire quatre ou cinq fois, après quoi j’essaie de faire exactement pareil.
Grâce à ces milliers de plans, les centaines de concepteurs des effets spéciaux répartis à travers une dizaine de studios ont eu suffisamment de matière. Ils pouvaient ensuite privilégier une technique d’amaigrissement ou d’incrustation en fonction de l’effet recherché. À l’écran, le résultat est bluffant.