Lors du tournage parisien de "Da Vinci Code" en 2004, Ron Howard et le producteur Brian Grazer sont conviés par Jacques Chirac à l’Élysée. Le président de la République aurait formulé des demandes étonnantes et "hilarantes" au cours de cette rencontre.
Da Vinci Code : Robert Langdon débarque au cinéma
Après Splash et Apollo 13, Ron Howard et Tom Hanks se retrouvent sur Da Vinci Code. Sortie en 2006, cette adaptation du bestseller de Dan Brown est la première aventure cinématographique du spécialiste des symboles Robert Langdon. De passage à Paris, le professeur est appelé en urgence une nuit après l’assassinat de son ami Jacques Saunière (Jean-Pierre Marielle) dans les couloirs du Louvre. Sur place, il découvre que le conservateur du musée a laissé de nombreux signes en guise d’indices avant de mourir. Avec l’aide de la cryptologue Sophie Neveu (Audrey Tautou), la petite-fille de Saunière, Langdon tente de déchiffrer ces messages.
Au cours de cette quête qui remet en cause les fondements du christianisme, ils font face à de nombreux ennemis désireux de les stopper. C'est le cas du policier Bézu Fache (Jean Reno), persuadé que l'enseignant est coupable du meurtre.
Ian McKellen, Paul Bettany, Alfred Molina et Jürgen Prochnow complètent la distribution du premier volet de la trilogie mise en scène par Ron Howard. Après le succès commercial de cet opus, qui engrange 760 millions de dollars de recettes mondiales, Tom Hanks incarne à nouveau Robert Langdon en 2009 dans Anges et démons, puis en 2016 dans Inferno.
Une adaptation jugée controversée
Durant la production et à sa sortie, Da Vinci Code crée la polémique à plusieurs reprises. L’Opus Dei insiste par exemple pour que son nom n'apparaisse pas dans le film, mais l’institution catholique dépeinte de façon peu flatteuse n’obtient pas gain de cause. En 2006, elle demande l'interdiction du long-métrage aux mineurs, afin de les préserver d’une "manipulation de l’histoire". Là encore, cette requête n’est pas acceptée.
Si le Louvre accorde à l’équipe du film des autorisations de tournage nocturne, l’Abbaye de Westminster refuse de lui ouvrir ses portes, fustigeant les théories de l’intrigue de Dan Brown. En France, la paroisse Saint-Sulpice s’oppose également aux prises de vues dans l’église parisienne.
Pendant la promotion, Ron Howard rappelle qu’il ne s’agit que d’une fiction et qu’il n’adhère pas forcément à la thèse de Dan Brown. S’il fait donc face à de nombreux détracteurs, le réalisateur reçoit aussi des soutiens, dont celui de Jacques Chirac, alors président de la République.
"C’était hilarant"
Dans son édition du 2 janvier 2006, le magazine Newsweek relate la rencontre entre l’ancien chef de l’État décédé en 2019 et Ron Howard, accompagné du producteur Brian Grazer. Lors du tournage parisien du Da Vinci Code en décembre 2004, l’Élysée les convie à venir "dire bonjour" à Jacques Chirac. Brian Grazer se souvient, cité par Le Monde :
Nous pensions qu'il s'agissait d'une visite de cinq minutes, comme lorsqu'on va dans le Bureau ovale, une photo et une poignée de main.
Mais la visite dure plus d’une heure. Le président propose notamment son aide à ses convives pour les autorisations de tournage au Louvre. Il leur aurait également conseillé de recruter une amie de sa fille Claude Chirac – responsable de sa communication – pour le rôle de Sophie Neveu, "une actrice ayant un certain succès en France". Autre demande étonnante qu’aurait formulée le chef de l’État : une augmentation du cachet de Jean Reno. Ron Howard assure à ce sujet :
Il s'est demandé tout haut, à moitié sérieusement, si Jean Reno, qui interprète le détective français Bézu Fache, pourrait être un peu mieux payé. C'était hilarant. Heureusement, le contrat était déjà bouclé.
En réaction à la publication des extraits de Newsweek, l’Élysée dément certains de ces propos auprès de l’AFP. Selon des proches du président, ce dernier ne leur aurait pas suggéré une actrice "meilleure amie de sa fille". L’entourage de Jacques Chirac précise :
Ils ont évoqué un certain nombre de connaissances des uns et des autres, comme Audrey Tautou, Paul Newman, Michèle Laroque, Gregory Peck ou Jean Reno, mais sans les lier au casting du film. Le président reçoit régulièrement des artistes de grande renommée qui sont de passage à Paris, et il a à cœur de vanter l'attractivité de la France.