En octobre 2019, le comédien Joaquin Phoenix devient le nouveau visage du Joker devant la caméra de Todd Phillips. Un rôle emblématique mais aussi très difficile à incarner, comme l'expliquait l'acteur à l'époque de la sortie du film.
Joker : hors DCEU
Tandis que Jared Leto est toujours le visage officiel du Joker dans le DC Extended Universe (DCEU), la Warner a décidé d'offrir à la Nemesis de Batman sa propre aventure en dehors de la continuité habituelle de l'univers DC. Réalisé par Todd Phillips, ce nouveau Joker n'est en effet pas inscrit dans le DCEU, et fait office d'électron libre dans l'univers cinématographique DC. L'occasion pour la firme de présenter Joaquin Phoenix dans la peau de ce nouveau prince du crime. Il devient alors le cinquième acteur à incarner le Joker au cinéma en version live.
Joker a rencontré un succès tonitruant dans les salles obscures. Nommé à 11 reprises aux Oscars, Joker est l'adaptation de comics qui a engendré le plus de nominations à cette cérémonie de toute l'histoire du cinéma. Le long-métrage de Todd Phillips est cependant reparti avec seulement deux statuettes : Meilleure musique et Meilleur acteur pour Joaquin Phoenix. Côté box-office, le long-métrage s'est également avéré être un triomphe avec plus de 1 milliard de dollars de recettes (pour un budget de 55 millions).
Les raisons qui ont poussé Joaquin Phoenix à accepter le rôle
Joaquin Phoenix est un comédien qui choisit ses rôles avec beaucoup de précisions et d'exigences. Joker fait un peu office d'exception dans sa carrière. Déjà parce qu'il s'agit d'une adaptation de comics, un genre qu'il n'avait encore jamais expérimenté. Ensuite, parce que logiquement, un tel rôle va le contraindre à revenir dans une suite, ce qui va l'entraîner dans la toute première saga de sa carrière. Pourtant, le rôle du Joker lui tenait énormément à cœur, comme il l'expliquait à l'époque de la sortie du film :
Comme toujours, je prends beaucoup de temps pour choisir un rôle. Ma façon de faire c'est évidemment de lire un scénario, rencontrer le réalisateur et continuer de rencontrer Todd Phillips pour discuter. Je le trouve impressionnant, il connaît bien cet univers et sait ce qu'il veut y raconter. Cela me semble unique, c'est presque un monde à part qu'il a créé, et qui me fait très peur, quelque part. Il y a trois ou quatre ans, j'ai appelé mon agent pour lui demander pourquoi les producteurs ne prenaient pas un personnage de comicbook pour en faire un film à plus petit budget qui soit une étude de personnage, et pourquoi pas sur un super-vilain ? Je pensais que je ne pourrais pas faire le Joker car il avait déjà été fait, donc j'essayais de trouver d'autres personnages et mon agent a voulu organiser une rencontre avec les gens de Warner Bros. J'ai dit que je ne pouvais pas aller à ce genre de rendez-vous... J'ai donc oublié ce projet jusqu'à ce que j'entende parler de cette idée de film solo sur le Joker qui m'a excité, ce qui est le genre de sensation que je veux avoir avec un film sur un personnage de comics.
Une préparation hallucinante
Comme souvent avec Joaquin Phoenix, le comédien a préparé minutieusement sa transformation. Une raison qui l'a également poussé à accepter un tel rôle. Il a notamment perdu énormément de poids pour entrer dans les habits du clown démoniaque de Gotham City :
La première chose qu'il fallait faire, c’était la perte de poids. C’est par ça que j’ai démarré. Parce qu’en fait, ça affecte ta psychologie. Tu commences à devenir fou quand tu perds autant de poids en si peu de temps.
Ensuite, il a passé plusieurs semaines à peaufiner le rire du Joker, un élément central de l'identité du super-vilain. Un détail assez difficile à obtenir, qui permet de créer sa propre personnalité du Joker :
Je pensais que j’avais besoin d’être capable de le faire sur commande, devant quelqu’un d’autre. C’était très inconfortable. Ça m’a pris très longtemps. J’ai regardé des vidéos de gens souffrant de rires pathologiques, un désordre neurologique qui provoque chez ces personnes un rire incontrôlable.
Et sans surprise, Joaquin Phoenix a créé un rire totalement iconique à ce nouveau Joker, et surtout, très différent des autres. Joker est ce qu'on peut appeler un classique instantané. Quant à la Warner, elle est actuellement en train de plancher sur Joker 2.