Après l'échec de "Minuit dans le jardin du bien et du mal", Clint Eastwood repasse devant la caméra pour "Jugé coupable", duquel il signe également la mise en scène. Un drame captivant mais qui reçoit des critiques mitigées et marque un passage à vide dans la carrière du cinéaste avant son grand retour.
Jugé coupable : Clint Eastwood contre la peine de mort
En 1999, Clint Eastwood réapparaît devant la caméra après s'être mis en retrait pour Minuit dans le jardin du bien et du mal. Dans Jugé coupable, le comédien et cinéaste prête ses traits à Steve Everett, une ancienne gloire du journalisme new-yorkais qui s'est installée en Californie pour travailler dans un petit quotidien d'Oakland.
Alors qu'il ne ménage pas ses efforts pour que son alcoolisme appartienne au passé, Averett est chargé par son rédacteur en chef Alan Mann (James Woods) de reprendre l'enquête d'une collègue décédée dans un accident de voiture. Cette dernière était convaincue que Frank Beechum (Isaiah Washington), condamné à mort pour le meurtre d'une épicière, est innocent.
À quelques heures de son exécution, Everett part à la rencontre de Beechum pour recueillir son ultime témoignage. Après avoir échangé avec le prisonnier, le journaliste pense à son tour qu'il n'est pas un assassin. Mais il ne lui reste que très peu de temps pour le prouver...
Denis Leary, Diane Venora, LisaGay Hamilton, Bernard Hill et Michael Jeter complètent la distribution de Jugé coupable. Un long-métrage qui, à l'instar du thriller politique Les Pleins pouvoirs, est loin d'être le plus cité de Clint Eastwood. Il mérite tout de même amplement le coup d'oeil, ne serait-ce que pour les traits d'humour et le cynisme de son personnage.
Un petit passage à vide avant le grand retour
Lorsque Jugé coupable débarque dans les salles obscures, Clint Eastwood vient d'essuyer l'échec commercial de Minuit dans le jardin du bien et du mal, qui ne rapporte que 25 millions de dollars sur le sol américain. Un score bien en dessous de ceux de ses deux précédents films, Sur la route de Madison et Les Pleins pouvoirs, qui récoltent respectivement 71 millions et 50 millions de dollars aux États-Unis.
Mais Jugé coupable fait pire que son prédécesseur. Face à des critiques mitigées, le drame ne dépasse pas la barre des 17 millions de dollars de budget alors qu'il bénéficie pourtant d'une sorte massive sur plus de 1800 écrans, comme l'explique l'auteur Patrick McGilligan dans la biographie Clint Eastwood - Une légende. Le long-métrage s'impose donc comme le moins populaire de son réalisateur et acteur principal sur la décennie.
Par ailleurs, à cette période, la presse scrute la vie personnelle de Clint Eastwood. Combien d'enfants a-t-il ? Combien de liaisons a-t-il eues ? Ces questions reviennent souvent dans les journaux, qui s'intéressent également au procès qui l'oppose à son ex-femme Sondra Locke ou son union avec la présentatrice Dina Ruiz, qui a 35 ans de moins que lui. Dans Jugé coupable, le monstre sacré joue d'ailleurs de son image de séducteur et des ravages qu'elle peut provoquer.
En 2002, après le succès de Space Cowboys deux ans plus tôt, Clint Eastwood essuie l'échec du polar Créance de sang. La carrière du cinéaste semble alors en perte de vitesse. Jusqu'à son grand retour un an plus tard avec Mystic River, puis une nouvelle consécration avec Million Dollar Baby.