Le Majordome : retour sur l'histoire vraie qui a inspiré le film

Derrière Cecil Gaines, il y a Eugene Allen

Le Majordome : retour sur l'histoire vraie qui a inspiré le film

Dans "Le Majordome", Forest Whitaker prête ses traits à Cecil Gaines, employé de la Maison-Blanche ayant passé près de trente ans dans les couloirs de la résidence. Le personnage du film de Lee Daniels s’inspire d’Eugene Allen, qui a lui-même côtoyé plusieurs présidents des États-Unis pendant trois décennies.

Le Majordome : trente ans au service des présidents

Après le thriller Shadowboxer, le drame Precious et le polar Paperboy, Lee Daniels signe Le Majordome. Sorti en 2013, le long-métrage détonne dans la filmographie du cinéaste, puisqu'il s’intéresse à la "grande" histoire des États-Unis à travers la vie de Cecil Gaines.

Incarné par Forest Whitaker, ce personnage grandit dans une plantation de coton en Géorgie dans les années 1920, où il est témoin du viol de sa mère Hattie Pearl (Mariah Carey) et du meurtre de son père Earl (David Banner) par le propriétaire des lieux Thomas Westfall (Alex Pettyfer). La mère de ce dernier, Annabeth Westfall (Vanessa Redgrave), prend Cecil sous son aile, lui apprend à lire et le forme pour devenir majordome.

Le Majordome
Le Majordome ©Metropolitan Filmexport

Repéré par le chef du personnel de la Maison-Blanche alors qu’il débute à l’hôtel Excelsior de Washington, Cecil intègre la résidence en 1957. Pendant près de trente ans, il est au service de sept présidents : Dwight D. Eisenhower (Robin Williams), John Fitzgerald Kennedy (James Marsden), Lyndon B. Johnson (Liev Schreiber), Richard Nixon (John Cusack), Gerald Ford, Jimmy Carter et Ronald Reagan (Alan Rickman).

Oprah Winfrey, David Oyelowo, Terrence Howard, Lenny Kravitz, Jane Fonda et Cuba Gooding Jr. complètent l’impressionnante distribution de Le Majordome.

Eugene Allen, le véritable Cecil Gaines

Le long-métrage s’inspire très librement de la vie d’Eugene Allen, qui sert les sept chefs d’État durant la même période que Cecil Gaines. Néanmoins, comme le pointent L’Express et Time, le scénariste Danny Strong s’est autorisé de nombreux écarts avec le parcours du véritable majordome, évoqué dans l’article A Butler Well Served by This Election de Will Haygood, publié en 2008 dans le Washington Post et qui sert de base au film.

Contrairement au protagoniste, Eugene Allen ne voit pas le jour en Géorgie, mais en Virginie en 1919. Il arrive à Washington pendant la Grande Dépression. Les tragiques événements impliquant les parents de Gaines sont des ajouts pour accentuer les ressorts dramatiques. Par ailleurs, dans le long-métrage, Cecil et sa compagne Gloria deviennent parents de deux fils : Louis et Charlie. Eugene et Helene Allen n’ont eu quant à eux qu’un fils, Charles.

Lorsqu’il entend parler d’une offre d’emploi à la Maison-Blanche en 1952, Eugene Allen passe un entretien avec le célèbre majordome Alonzo Fields. Il débute en tant qu’employé de garde-manger, avant d’être promu par la suite. Comme Cecil Gaines, il travaille dans la cuisine de la résidence le 22 novembre 1963, jour où JFK est abattu à Dallas. Jackie Kennedy lui a réellement offert l’une des cravates de son défunt époux. Des années plus tard, Nancy et Ronald Reagan ont de leur côté bien convié les Allen à un dîner officiel, organisé pour la venue du chancelier allemand Helmut Kohl.

Enfin, Helene et Eugene Allen soutiennent Barack Obama à l’élection présidentielle américaine de 2008. Helene Allen décède le 3 novembre, veille de la victoire du 44e président des États-Unis, à l’âge de 86 ans. Son époux meurt deux ans plus tard à 90 ans, le 31 mars 2010.