Connu pour son travail dans la monde de la bande-dessinée, Riad Sattouf se lance au cinéma avec "Les Beaux Gosses". Un premier essai qui décroche le statut de film culte, avec un Vincent Lacoste irrésistible. L'acteur, à ses débuts, a fait une grosse bêtise peu avant le tournage qui aurait pu remettre en cause sa place.
Les Beaux Gosses, le film d'une génération
Le 10 juin 2009 sort dans les salles françaises Les Beaux Gosses. Avec sa bande-annonce entraînante et les bons échos de Cannes (le film était à la Quinzaine des Réalisateurs), ce premier essai de Riad Sattouf attire du monde. Très vite, le public adolescent - et les autres - voient dedans le potentiel d'un film destiné à devenir culte. En reprenant dans ce qu'il y a de plus populaire les codes du teen movie, Les Beaux Gosses suit deux personnages, Hervé et son acolyte Camel (Anthony Sonigo). Le premier, campé par un Vincent Lacoste inconnu à l'époque, rêve de sortir enfin avec une fille. Sauf qu'il n'est clairement pas un serial lover et les râteaux sont courants. Mais une chance dingue va se présenter à lui ! Aurore (Alice Trémolière), l'une des filles les plus populaires de sa classe, va tomber sous son charme. Sauf que l'amour et l'éveil de la sexualité vont lui faire faire quelques gaffes. Cependant, pas question que Camel découvre qu'il ne gère pas du tout la situation...
Les Beaux Gosses est une des plus belles descriptions de l'adolescence dans la comédie française. L'humour, très efficace, n'efface en rien l'amour qu'a le réalisateur pour ses personnages. Alors que les américains sont excellents dans le genre, ce film est l'une des nouvelles références en la matière chez nous. On le remercie d'autant plus d'exister pour nous avoir permis de faire éclore Vincent Lacoste. L'acteur trouve ici son premier rôle. Le début d'une carrière aujourd'hui riche.
Le jour où Vincent Lacoste a fait peur à la production...
Choisi par Riad Sattouf pour prendre la tête de son film, Vincent Lacoste n'est alors qu'un adolescent comme les autres, avec son petit côté tête brûlée. Trois jours avant le début du tournage des Beaux Gosses, il se rend à un concert de punk à Rennes. Sans la surveillance de ses parents, le garçon s'amuse, se déchaîne, en toute insouciance. Sauf que le drame arrive : en plein pogo, il glisse et se blesse au genou. Le verdict tombe : un subluxation. Ce qui n'est absolument pas du goût de la production, qui doit maintenant gérer un jeune acteur handicapé, avec la crainte qu'il ne puisse pas être opérationnel pour le début des prises de vue. Dans le cinéma, le temps c'est de l'argent, et un retard ne fait jamais plaisir aux producteurs. Fragilisé par sa chute, Vincent Lacoste doit absolument porter une attelle pour se remettre.
Que faire dans cette situation ? Chercher un nouvel acteur à ce stade du projet est impensable. Il faut faire avec, avec les conséquences que cela implique. Et là, Riad Sattouf voit le potentiel de cet élément dans la démarche de son acteur. Ce côté boiteux est pour le réalisateur une valeur ajoutée à la caractérisation d'Hervé. L'adolescent, pour sa première expérience dans le grand bain, se retrouve à faire le film entier avec une jambe blessée à dissimuler. Dans le cadre du scénario, il n'est pas question d'une attelle mais ce petit décalage dans sa manière de marcher permet d'enrichir la singularité du personnage. Tout se passa finalement bien pour Vincent Lacoste, que l'on acclama ensuite pour sa prestation.