Comédie glamour et colorée, "Pauline détective" propulse Sandrine Kiberlain dans un palace italien, où elle se lance sur les traces d’un tueur en série. Un long-métrage qui assume pleinement ses inspirations extrêmement variées.
Pauline détective : la femme qui en savait trop peu
Frustré de sa courte collaboration avec Sandrine Kiberlain sur son premier film La Vie d’artiste, Marc Fitoussi décide de lui écrire un rôle plus conséquent avec Pauline détective. Celui d’une journaliste de faits divers qui, à la veille des grandes vacances, est plaquée par son compagnon. Alors que son bonheur sentimental vole en éclats, l’héroïne peut compter sur le soutien de sa sœur Jeanne (Audrey Lamy).
Cette dernière, actrice dans une série à succès, lui propose de profiter d’un séjour à ses côtés dans un palace italien. Un établissement autour duquel un serial killer gravite. Et dès ses premières nuits passées à l’hôtel, la détective en herbe est persuadée que le tueur sévit dans les couloirs.
A la suite d’une mort douteuse et la découverte de plusieurs signes inquiétants, elle commence à mener l’enquête. Pour rassembler des indices, elle demande de l’aide au séduisant Simone (Claudio Santamaria), plagiste et animateur qui ne la laisse pas indifférente.
Michèle Moretti, Wladimir Yordanoff, Anne Benoît et Antoine Chappey complètent la distribution de cette comédie sortie en 2012. Un long-métrage coloré et entraînant qui assume pleinement ses influences.
D’Alfred Hitchcock à la Bibliothèque rose…
Présentant un personnage censé revenir dans une suite, mise de côté depuis, Pauline détective revendique son côté feuilleton sur son carton final. Une particularité qu’il hérite des aventures de Fantômette ou encore Le Club des cinq, héros emblématiques des Bibliothèques rose et verte.
A travers ses couleurs saturées et ses costumes, Marc Fitoussi tient par ailleurs à se rapprocher de l’âge d’or hollywoodien, mais aussi de certaines icônes du cinéma américain. Il déclare ainsi, cité par Allociné :
Je me suis amusé à utiliser des effets techniques aux antipodes de la 3D d'aujourd'hui : fermetures à l'iris, split-screens, zooms, apparitions d'images en tourbillon. (…) Pauline et sa sœur sont glamour à souhait, elles ne cessent d'arborer des tenues que n'auraient pas désavouées Audrey Hepburn ou Grace Kelly. (...) Lorsqu'elle se rend à la plage, Pauline porte comme par hasard une robe dont le bleu est parfaitement assorti aux serviettes de bain.
Des tenues "très typées" qui évoquent également les détails apportés à certains protagonistes des romans d’Agatha Christie. Enfin, dans son humour, son dynamisme et sa manière de présenter un duo attachant, le film se veut dans la lignée de divertissements populaires incontournables comme Charade ou L’Homme de Rio.
Une performance inspirée
Pour son interprétation de cette héroïne inépuisable, enjouée, bavarde et parfois exécrable avec ses interlocuteurs - pour le plus grand plaisir du spectateur, Sandrine Kiberlain trouve le ton en s’inspirant de plusieurs performances cultes. Son élégance et sa répartie à toute épreuve semblent par exemple sortir d’un classique de la screwball comedy. La comédienne ne masque d’ailleurs pas son admiration pour Katharine Hepburn, notamment dans le fabuleux L’Impossible Monsieur Bébé. Interrogée pour l’émission Entrée libre, elle précise à propos de ses influences :
On avait des références dans la tête comme (Catherine) Deneuve dans Le Sauvage qui parle sans arrêt, qui argumente, qui est de très mauvaise foi, (…) qui ne laisse pas à l’autre l’occasion de répondre. Bizarrement dans un truc beaucoup moins drôle c’était Hitchcock. Ingrid Bergman dans Les Enchaînés. (…) Parce que dans Pauline il y a ce côté très glamour qu’on nous donne rarement l’occasion de jouer et d’atteindre au cinéma en France.
Un aspect glamour qui fonctionne à l’écran, en partie grâce à la composition très réussie de la tête d’affiche.