Sorti en 1994, « Rasta Rockett » est un petit classique indémodable. Un feel-good movie culte à revoir sans modération, surtout en ces temps de morosité. Mais au fait, que s'est-il réellement passé aux Jeux Olympiques de 1988 ?
Rasta Rockett : un film culte des années 90
En 1994, Jon Turteltaub, le réalisateur du récent En eaux troubles, de L'Amour à tout prix ou encore de L'Apprenti Sorcier, a offert l'un de ses meilleurs films : Rasta Rockett. Un classique indémodable de la comédie américaine qui raconte une histoire vraie. Celle d'une équipe de quatre jamaïcains qui cherchent à gagner les JO de bobsleigh. Porté par Léon Robinson, Doug E. Doug ou encore John Candy, le film a rencontré un succès terrible auprès des spectateurs, que beaucoup considèrent aujourd'hui comme un film culte. Côté box-office, le long-métrage a rapporté plus de 154 millions de dollars de recettes (pour un budget de 14 millions).
Retour sur l'histoire vraie derrière le film
La particularité de Rasta Rockett, c'est que le film est inspiré d'une histoire vraie et du véritable parcours d'une équipe jamaïcaine de bobsleigh. Évidemment Jon Turteltaub a pris des libertés avec l'Histoire. Voici les quelques différences. Parce qu’effectivement, lors des Jeux Olympiques d'hiver de 1988, la Jamaïque participe pour la toute première fois de l'histoire aux épreuves du bobsleigh à deux et à quatre.
L'idée saugrenue de faire participer la Jamaïque aux épreuves de bobsleigh vient de deux hommes d'affaires : George B. Fitch et William Malloney. C'est en observant les jamaïcains exercer le Push Car dans les pentes de Kingston, que leur vient cette étonnante idée. Contre toute attente, les autorités jamaïcaines valident leur projet, et les deux hommes partent à la recherche d'athlètes. C'est à partir de là que le film commence à prendre des libertés avec la réalité.
Quelques différences avec la réalité
Pour commencer, contrairement au film, les 4 athlètes jamaïcains (Dudley Stokes, Devon Harris, Michael White et Chris Stokes) ne sont pas des coureurs qui ont échoué aux qualifications olympiques dans les épreuves de sprint. Dans la vraie vie, ces quatre individus étaient majoritairement des militaires jamaïcains. Dudley Stokes était pilote d'hélicoptère ; Devon Harris était lieutenant ; Michael White était le meilleur sprinteur du pays et Samuel Clayton était ingénieur dans les chemins de fer. Ce dernier se blesse trois jours avant le début de la compétition. Il est alors remplacé par Chris Stokes, venu au Canada pour encourager son frère. Il n'était jamais monté sur un bobsleigh auparavant. Ensuite, le personnage de John Candy n'existe pas. Les quatre sportifs n'ont jamais été entraîné par un ancien athlète exclu de la compétition pour tricherie, mais pas plusieurs entraîneurs successifs qui n'ont jamais commis d'actes illégaux.
Dans Rasta Rockett, Jon Turteltaub raconte que les quatre sportifs se sont rendus au Canada grâce à l'un d'entre eux, qui a acheté des billets d'avion en revendant sa voiture. En réalité, les membres de l'équipe ont pu se rendre aux JO en vendant de nombreux T-shirts à leur effigie. Enfin, l'un des véritables entraîneurs de l'équipe, Pat Brown a expliqué après la sortie du film que son équipe n'avait pas été victime de moqueries des autres athlètes, comme c'est raconté dans Rasta Rockett.
Malheureusement, comme dans le film, les quatre athlètes ne sont pas allés au bout de leur rêve. Et n'ont remporté aucune médaille. Il n'empêche que Rasta Rockett revient sur une histoire touchante et pleine d'espérance. Lors des véritables JO, dans la dernière manche, le pilote Dudley Stokes perd le contrôle du bobsleigh dans un virage et retourne l'engin. Le film a notamment puisé dans des images d'archives pour mettre en scène ce passage. Toutefois, comme dans le long-métrage, les quatre hommes ont fini la course à pied. Franchissant la ligne d'arrivée sous les applaudissements de la foule. Respect !