Prenez part à la lutte de l’avocate de l’immigration dans une transposition cinématographique de faits réels s’étant déroulés aux États-Unis. Inconnu au box-office français, « Au nom des femmes – Le combat de Judy Wood » se fait un nom sur le marché vidéo grâce à une parution DVD peu commune à l’international. Une fois de plus, un éditeur indépendant doit être remercié.
Inspiré d’une histoire vraie, Au nom des femmes – Le combat de Judy Wood (ou Saint Judy à l’origine) a été dirigé par Sean Hanish à qui l’on doit par exemple 29 and Holding (2004). Le scénario est quant à lui signé par le novice Dmitry Portnoy (A Little Thing Called Murder). Un long-métrage tout dans la discrétion mais qui vaut cependant le coup d’œil pour son humanité.
Au nom des femmes : présentation et critique
Scénario ★★★☆☆
Ce drame biographique conte un chapitre de l’histoire de l’avocate spécialisée en droit de l’immigration Judy Wood (Michelle Monaghan) alors qu’elle déménage à Los Angeles avec son fils Alex (Gabriel Bateman). Fraîchement embauchée dans un bureau, son contrat ne sera que de courte durée puisque son entêtement sans borne concernant l‘affaire Asefa Ashwari (Leem Lubany) contraint son patron de la renvoyer. Loin d’être découragée, la femme monte sa propre affaire tout en multipliant ses efforts dans l’espoir que sa cliente obtienne enfin le droit d’asile.
« Judy se fait passer pour une sainte, mais elle n’en est pas une. » C’est l’un des messages principaux concernant la protagoniste que ces 106 minutes font passer, que cela soit sous-entendu ou hurlé à la figure du public. Car oui, la passion avec laquelle elle se livre à son métier exige un sacrifice : celui de son fils. Délaissé, l’enfant est mal dans sa peau au point de commettre des actes de rébellion en guise d’appel à l’aide. Elle ne les entend pas, ou plutôt n’a pas le temps de s’en occuper, préférant reléguer la tâche à son ex-mari. Oui, Judith ne remportera pas la médaille de la Meilleure maman de l’année, sa carrière et son ambition l’emportant sur sa famille.
Néanmoins, sa vie professionnelle est bien plus admirable et la voir évoluer, apprendre de ses erreurs, jusqu’à incarner une figure historique dans l’octroi de l’asile aux États-Unis pour les femmes, est captivant. Le jeu de Monaghan respire la sincérité et la compassion durant chaque scène partagée avec Lubany, toutes deux formant un duo tout aussi charismatique qu’émouvant. Saint Judy est ainsi une belle critique du système américain d’il y a peu, du statut de la femme étrangère et à l’étranger (en l’occurrence en Afghanistan), aux lois discutées jusqu’à la Cour d'appel des États-Unis pour le neuvième circuit.
L’édition commercialisée
Édité par Program Store, Au nom des femmes doit se contenter d’un support physique en définition standard. Vous l’avez compris : aucun Blu-ray ne rejoindra les bacs de sitôt ! Difficile de s’en étonner puisque le long-métrage est un direct-to-video en France et que les ventes ne pourront tirer parti de sa réputation bâtie en salle. À l’échelle mondiale, le constat n’est guère plus encourageant pour le format HD puisque l’unique Blu-ray commercialisé à l’heure actuelle se trouve en Allemagne. Dépourvu de sous-titres français bien sûr (et anglais à en croire les descriptions en ligne). Enfin, l’effort de la société parisienne est évidemment apprécié puisque les autres pays se sont contentés de l’option VOD.
Test Vidéo/Audio
Vidéo ★★★☆ Audio ★★★★★
Si le disque n’arrive pas à la cheville du confort moderne de visionnage à cause de sa résolution limitée et de ses pistes audios compressées, cela n’est pas distrayant au point d’éteindre de dépit son téléviseur. Probablement tourné en numérique, le film n’est pas une claque visuelle avec des couleurs ultra-saturées et teintes primaires poussées à l’extrême. La direction artistique prise en est même à l’opposé puisque les tons sont pastel, avec une gamme de bleus, verts et gris très prononcés. Les contrastes ne sont donc pas vertigineux. En outre, le rouge très caractéristique du personnage d’Asefa lui permet de sortir de la masse des américains tous similaires, tout en pointant visuellement son exotisme et son instinct combatif.
Du côté de l’audio, le spectateur a le choix entre quatre options : le doublage français en Dolby Digital 2.0 ou 5.1 et de même pour la version originale. De quoi contenter les acheteurs selon leurs préférences. Les pistes sont immersives aussi bien en conciliabule que lors des audiences ou dans le trafic de la ville, avec des dialogues intelligibles sans le moindre effort. Les sous-titres sont désactivables, parfait pour les étrangers et les bilingues.
Test Bonus ☆☆☆☆☆
Le néant, à l’exception de plusieurs bandes-annonces faisant la promotion d’autres titres disponibles chez Program Store. Aucune faute n’est à rejeter sur l’éditeur puisque, vraisemblablement, aucun bonus n’a été achevé en vu d’une exploitation. Pour preuve : même la galette bleue de nos voisins allemands est vide de featurettes. Dans l’idéal, un documentaire sur l’ensemble de la carrière de Judith L. Wood aurait été présenté, ainsi qu’un making-of et un possible commentaire audio mais il est déjà compliqué d’en avoir pour certains blockbusters. En conclusion : il faut revoir les attentes à la baisse maintenant que l’âge d’or du marché vidéo est derrière nous.
- Bande-annonce (01:47 min) : proposée uniquement en version originale sous-titrée.
- Espace découverte : les bandes-annonces disponibles sont celles de Red Joan - Au Service Secret de Staline (02:08 min), Vigilante (01:58 min) et Christina Noble (01:43 min).
L’édition DVD d’Au nom des femmes est disponible à la Fnac et sur Amazon.