Après l’exploitation cinématographique du Joker qui a rencontré un succès incontestable, c’est au tour de sa pétillante (ex-)alliée de faire parler d’elle. Action, comédie… Le virage opéré pour « Birds of Prey » avoisine les 180 degrés mais n’en est pas moins fracassant avec Harley Quinn plus déjantée que jamais, maintenant en DVD et Blu-ray.
L’univers DC Comics n’en est plus à sa première transposition pour le grand écran, embarquant avec lui son lot de hauts et de bas. Cette fois-ci, avec Birds of Prey : la fantabuleuse histoire de Harley Quinn, la société de production s’attarde sur la plus culte des vilaines DC suite à son passage dans le raté Suicide Squad (2016). Margot Robbie signe ainsi son retour dans le rôle aux côtés d’une équipe plus féminine que d’ordinaire avec la réalisatrice Cathy Yan (Dead Pigs) et la scénariste Christina Hodson (Bumblebee).
Birds of Prey : présentation et critique
Scénario ★★★☆☆
Arlequin et Mister J ? De l’histoire ancienne ! L’ancienne psychiatre prône son indépendance et est bien décidée à ne pas faire marche-arrière malgré les ragots la jugeant inapte à ne pas accourir au moindre sifflement du sociopathe. Non, elle vaut mieux que ça, diffusant le message de manière… Littéralement explosive. Mieux aurait-il fallu y réfléchir à deux fois et opter pour la discrétion puisque ses adversaires y perçoivent-là l’occasion rêvée de régler leurs comptes. Dans l’optique de sauver sa peau, Harley Quinn s’associe à Roman Sionis (Ewan McGregor), le Masque Noir. Il lui faut alors retrouver l’orpheline Cassandra Cain (Ella Jay Basco) après que cette dernière s'est emparée d’un diamant contenant les codes d’accès à la fortune d’une famille de mafieux assassinée.
L’émancipation féminine est au cœur de l’intrigue et ce, aussi bien dans la sphère privée que professionnelle. Si Black Canary (Jurnee Smollett) doit faire face à un patron tant exigeant que menaçant, la policière Renee Montoya (Rosie Perez) voit quant à elle ses compétences minimisées et ses mérites volés par son coéquipier. Un manque de subtilité relevé dans notre critique saupoudre cette thématique mais le métrage a le mérite de diffuser des messages importants. Bien qu’« un peu trop propre et inoffensif », Birds of Prey présente des instants de rire plus que nécessaires ainsi que des scènes d’action décalées pour un rythme effréné. Pour plus de détails concernant notre avis, rendez-vous ici.
Les éditions commercialisées
Le succès espéré ne fut pas atteint mais Warner Bros n’a pas bâclé la sortie physique pour autant. S’ajoutant au DVD et au Blu-ray simple, c’est surtout le steelbook regroupant la galette bleue et un disque 4K qui retient l’attention. Le choix de son illustration est à applaudir puisque le recto et le verso sont de toute beauté avec leur finition spot-gloss. Par contre : pas d’édition spéciale Fnac ce coup-ci. Pour rappel, Joker avait bénéficié d’un visuel différent au boîtier métallique commercialisé dans toutes les enseignes et avec en bonus sa bande originale au format CD.
Test Vidéo/Audio
Vidéo ★★★★☆ Audio ★★★★☆
Filmé en numérique avec une résolution de 3.4K, l’intermédiaire numérique bénéficie quant à lui d’un traitement 4K. Plus lumineux que ses comparses tamponnés DC, Birds of Prey offre un boost dans la saturation en utilisant des couleurs plus pimpantes. De ce fait, Gotham subit un ravalement de façade après avoir longtemps été dépeint comme une ville à la fois terne et obscure. Même si le lugubre n’est pas complètement effacé par la photographie de Matthew Libatique (Black Swan), la métropole paraît moins malfamée, corrompue. Les accoutrements extravagants de Harleen (qui ont gagné quelques centimètres depuis son passage dans Suicide Squad) accentuent ce peps grâce à des jaunes, bleus et roses vifs. Dans un extrême comme dans l’autre, le Blu-ray s’en sort admirablement en matière de délinéation, qu’il lui fasse restituer des feux d’artifices et des néons flashy, ou bien des intérieurs moins éclairés avec une teinte dominante.
Le département des détails ne se plante pas non plus. Effectivement, les textures des habits sont complexes et les gros plans sont fournis, dévoilant pores et couches de maquillage. Sans oublier les plans larges soignés d’un piqué impeccable. Les effets visuels tiennent la route, ce qui inclus la hyène ayant remplacé le chien du tournage. Du bruit vidéo et un très rare banding seront remarqués par les plus attentifs mais le plus gros challenge du disque est… Les bombes à paillettes qui, durant de brèves secondes, tendent à se pixeliser lors de l’assaut au poste de police. La version 4K corrige ce souci.
Au tour de l’audio maintenant. Le doublage français est au choix en Dolby Atmos (ou Dolby TrueHD 7.1) ou en Dolby Digital 5.1, et il en est de même pour la version originale avec une piste Dolby Atmos (Dolby Digital Plus 7.1) et Dolby Digital 5.1. L’Atmos pour la V.O. est très satisfaisant à défaut d’être LA révélation de cette technologie une fois le volume augmenté d’un iota ou deux. Le paysage sonore est aussi vaste que dynamique avec le soutien des huit canaux aidant à la reproduction espacée des sons d’ambiance. Aussi, il faut rappeler que Birds of Prey ne se contente pas de la discrétion avec sa bande son très pop, ses coups de feu et explosions – ce qui n’est pas toujours simple à reproduire. C’est avec soulagement que les spectateurs pourront se lancer dans le visionnage puisque les basses sont robustes. Les dialogues sont clairs, bien que légèrement noyés par les autres éléments au cours des scènes les plus bruyantes.
Test Bonus ★★★☆☆
Les suppléments ne font pas perdre la tête par leur quantité néanmoins ils demeurent de bonne facture.
- Vue en mode Harley Quinn : se présentant sous la forme d’encadré(s) au cours du visionnage du long-métrage, cette fonction partage des anecdotes textuelles, des illustrations et des interviews autour de la distribution, des effets visuels, des décors, du montage…
- Birds of Prey : Qui se ressemble s’assemble (08:26 min) : coup d’œil en coulisses pour discuter de l’implication de Margot Robbie, ce qu’implique l’interdiction aux mineurs, la photographie du film, la forte présence féminine devant et derrière la caméra, les cascades, le mixe action/comédie, etc.
- Romanesque (04:57 min) : les intervenants discutent de l’antagoniste principal interprété par Ewan McGregor à travers son adaptation d’après la BD, son besoin d’être au centre de l’attention et son caractère nuancé.
- L’Amour à roulettes (04:29 min) : car Harley passe une partie importante de son temps sur des roulettes, la tête d’affiche, les doublures cascades et la conseillère techniques Rachel Rotten abordent l’aspect symbolique mais aussi pratique des rollers.
- Crasse et Crime (10:38 min) : focus sur les décors avec des commentaires de l’équipe mais aussi du chef décorateur K. K. Barrett (Her) qui qualifie cet univers visuel de « monde de fantaisies ».
- La Santé mentale c’est has been (07:39 min) : ponctuée notamment du témoignage de la costumière Erin Benach (A Star Is Born), cette featurette se focalise sur la garde-robe moins provocante mais tout aussi badass de ses protagonistes féminines. Le rapport entre le look et le caractère de chaque personnage se voit étudié, casting masculin inclus.
- Les Geeks sauvages (06:03 min) : cette fois, l’intérêt est porté sur les effets spéciaux dont l’approche est très simple : rester au maximum ancré dans la réalité.
- Bêtisier (02:02 min) : supplément se passant de présentation, celui-ci regroupe gaffes, oublis, singeries et fous-rires ayant chamboulé le tournage.
Bilan ★★★☆☆
De la loufoquerie à qui en veut ! Idéal pour une soirée pop-corn, Birds of Prey ne marquera pas les esprits autant que certains de ses prédécesseurs DC mais il offre une bouffée d’air frais parmi des blockbusters souvent aseptisés. Le Blu-ray est techniquement à la hauteur et les bonus sont assez généreux.
Les éditions Blu-ray et DVD de Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn sont disponibles à la Fnac et sur Amazon.