La chaleur vous monte à la tête ? Après le visionnage de cette nouvelle série british osée, il vous sera difficile de blâmer uniquement la température estivale. « Harlots » est un cocktail de sensualité, d’érotisme, de jupons et de bas résille mais aussi de prostitution, de rivalités, de violence et de criminalité. Le tout servi dans un coffret Blu-ray exclusif à la France. Pour les plus dépensiers : la seconde saison sera dans les rayonnages dès le 5 juin prochain.
Harlots est une co-production signée ITV et Hulu dont la première saison constituée de huit épisodes fut commandée le 26 mai 2016, puis renouvelée chaque année depuis lors. Créditées comme ses créatrices, Moira Buffini et Alison Newman ont respectivement fait leurs preuves avec l’adaptation du roman de Charlotte Brontë Jane Eyre (2011) avec Mia Wasikowska (Crimson Peak) et Les Enquêtes de Morse. Toujours en production, l’œuvre a su s’attirer les ferveurs des professionnels et du public grâce à des critiques majoritairement neutres ou élogieuses en dépit d’une absence complète de nominations.
Harlots saison 1 : présentation et critique
Londres en 1763. Durant la période géorgienne, les femmes ne bénéficiant pas d’une fortune familiale n’ont que deux options pour survivre : s’engager dans un mariage avantageux ou bien se prostituer. Et ça, Margaret Wells l’a bien compris (Samantha Morton). Propriétaire d’une maison close au standing très modeste, l’ancienne fille de joie n’est pas dépourvue d’idées de grandeur puisqu’elle convoite la rue plus huppée, Greek Street, pour y déménager son bordel et ainsi augmenter ses richesses. Cependant, rejoindre le quartier de Soho a un prix que ses filles doivent payer. La virginité de Charlotte (Jessica Brown Findlay) a été promise au loufoque Sir George Howard (Hugh Skinner) dès ses douze ans. Elle demeure liée au baronnet suite à un contrat signé contre la coquette somme de £100. Aujourd’hui, la quête de l’homme idéal pour la cadette Lucy (Eloise Smyth) est en marche, tandis qu’une maison close rivale dirigée par la bourgeoise Lydia Quigley (Lesley Manville) est bien décidée à leur mettre des bâtons dans les roues.
Harlots ne fait pas seulement le récit et la démonstration de la luxure battant son plein. Non, il devient rapidement évident que l’audience a affaire à des filons scénaristiques entrecroisant une politique paradoxalement aussi corrompue que moralisatrice, le sacrifice sous la torture psychologique de son corps et de celui d’autrui, mais également la justice (et son absence), l’escroquerie, la lutte quotidienne pour le maintien de son business, la religion accompagnée de ses jugements implacables et les envers de la famille. Ce drame n’est pas tendre, mais l’existence des personnages ne l’est clairement pas non plus.
Les éditions commercialisées
Koba Films peut se féliciter et ce, non pas uniquement grâce au fourreau cartonné optimisant l’attrait de l’objet physique. S’il fait partie des rares éditeurs à proposer Harlots sur le marché de la vidéo en DVD, il est bel et bien l’unique à proposer des galettes bleues tous pays confondus. Effectivement, le studio britannique ITV Studios Home Entertainment s’est en l’occurrence tenu à l’écart des Blu-ray et préserve donc l’exclusivité du territoire français. À noter que la seconde saison arrive très prochainement, soit le 5 juin 2019. L’attente aura donc été brève. Bien joué.
Test Vidéo/Audio
Proposée en 1080i comme pour beaucoup d’autres séries en haute-définition provenant de Grande-Bretagne, Harlots est malgré tout très soignée. Le matériel mobilisé lors du tournage est inconnu puisque ne figurant pas sur le site de référence IMDb mais le master ainsi que l’encodage donnent lieu à une réussite visuelle délicieuse. La copie dispose d’un piqué à la précision exemplaire et aux détails foisonnants. Idéal pour retranscrire la complexité des perruques et du maquillage souvent outrancier qui y sont montrés. Tellement de poudre ! De plus, c’est un véritable régal que d’analyser les textures et motifs des accoutrements devenus atypiques à l’ère contemporaine (oui, cela relève de l’euphémisme). Le spectateur peut ainsi constater la différence de finesse et de simplicité dans les habits des protagonistes féminines selon la classe sociale à laquelle elles appartiennent, les plus élevées (maison Quigley) se contentant de couleurs pastelles opposées à celles très saturées des milieux moins aisés (maison Wells). Cette opposition n’est pas unique puisque les habitations suivent un schéma similaire, l’une baignée dans la lumière, la suivante régulièrement plongée dans une pénombre accentuée par des murs sales et peints sans sobriété. Heureusement, ces contraires sont reconstitués sans mal par le disque qui ne commet aucune faute disqualifiante dans sa course à l’étoile. La compression est contrôlée et un grain très léger est conservé pour une présentation vidéo haut de gamme.
À l’instar de la norme de l’image, l’audio se contente de ses fréquents deux canaux pour une série british puisqu’encodé en DTS-HD Master Audio 2.0 à la fois en version française et en VO. La spatialisation en est ainsi largement limitée. En dépit de cela, ces deux pistes sont robustes, dynamiques et correctement balancées. Les voix sont mises en avant et amplement compréhensibles, l’immersion est assurée même dans des espaces confinés, et la musique bénéficie de suffisamment de basses pour être percutante.
Test Bonus
En l’absence d’autres galettes bleues à l’échelle mondiale, l’acheteur aurait pu s’attendre à des suppléments inexistants. Mais il n’en est rien puisque Koba Films a rassemblé près de 25 minutes d’interviews et d’images au sein de la production. Nous serions en mesure de soupçonner que chaque thème aurait pu être étoffé davantage, cependant… Ne boudons pas notre plaisir.
- Entretien avec les créatrices de la série (10:07 min) : le tandem aborde les origines de leur projet visant à mettre en avant des rôles féminins forts et à étudier les points de vue de celles-ci sur la société et les hommes du XVIIIème. Moira Buffini et Alison Newman dépeignent ensuite les séances d’écriture faites dans la bonne humeur et avec camaraderie, puis font un point historique sur la gent féminine à l’époque géorgienne. D’autres sujets sont mentionnés comme la présence de scènes à caractère sexuel, le casting et l’Angleterre de cette période.
- Secrets de tournage (13:08 min) : trois featurettes sont mises bout à bout. Elles concernent les costumes, les perruques et le maquillage ainsi que les décors dont le manoir de Langleybury. L’équipe technique ainsi que des membres du casting interviennent.
- Espace découverte Koba Films (min) : les bandes-annonces présentées sont Miniaturiste (03:03 min), Victoria (04:08 min), Poldark (01:23 min) et Call the Midwife (02:07 min).
La saison 1 de Harlots est disponible ici en Blu-ray.
La saison 2 est en précommande ici.