« There must be some kind of way out of here. » Évadez-vous au cœur de la société anglaise du XIXème siècle en prenant part aux aventures de l’intrépide Becky Sharp à l’ambition inépuisable. Cette nouvelle version de "La Foire aux vanités", signée ITV et Amazon Studio, est prête à faire des ravages (et des jaloux) en DVD et pour la toute première fois en Blu-ray !
D’abord paru épisodiquement dans le magazine Punch entre 1846 et 1847, le roman de mœurs La Foire aux vanités (également connu sous le titre Vanity Fair) est l’un des grands succès de l’auteur William Makepeace Thackeray. Pour preuve, l’œuvre littéraire ne cesse d’inspirer les cinéastes principalement américains et britanniques avec pas moins de 13 adaptations depuis le muet de 1911 inclus.
Parmi elles : La Foire aux vanités, mini-série constituée de 7 épisodes d’une durée d’environ 45 minutes, diffusée entre le 2 septembre et 8 octobre 2018 sur ITV. Créée par Gwyneth Hughes (Cinq jours) et photographiée par Ed Rutherford qui s’attelle aujourd’hui à Little Birds avec Juno Temple (Mr. Nobody), elle hérite d’une réception positive facilitée par une distribution talentueuse.
La Foire aux vanités : présentation et critique
Scénario ★★★★☆
L’orpheline Becky Sharp (Olivia Cooke) n’est pas née au sein de la bourgeoisie britannique et est prête à tout pour grimper l’échelle sociale. Dans ce but et pour échapper au poste de gouvernante qu’on lui a confié, elle manipule son amie Amelia Sedley (Claudia Jessie) qui la recueille dans la maison familiale. Elle y fait la connaissance de Jos (David Fynn), le frère très aisé de cette dernière, qu’elle tente d’attraper dans ses filets. L’épouser serait une véritable ascension, lui faisant gagner en richesse et en statut. Hélas, son plan tombe à l’eau lorsque celui-ci, bien que charmé, prend la fuite sous les conseils de son futur beau-frère George Osborne (Charlie Rowe). La haute société anglaise n’a qu’à bien se tenir puisque la jeune femme n’a pas dit son dernier mot et ne cessera de tirer profit du moindre semblant d’échec.
Pleine d’esprit, audacieuse et séductrice, Becky est un personnage dont le spectateur ne peut qu’apprécier le machiavélisme. Derrière cela se cache cependant une envie de faire ses preuves, prouver que la place sociale acquise à la naissance n’est pas immuable. Une telle personnalité ne saurait être convaincante sans une interprète à la hauteur de la tâche. Soyez rassurés, c’est ici bel et bien le cas. Cooke, au regard se frayant occasionnellement un chemin droit vers son public, délivre une performance crédible, charismatique et attachante, enrichie par un accent travaillé pour mieux correspondre à l’époque. Le reste du casting est irréprochable, et compte notamment les connus Frances de la Tour (Vicious) et Anthony Stewart Head (Buffy contre les vampires). La production et le rythme du récit sont particulièrement appropriés aux attentes actuelles, évitant anachronismes et temps morts sans pour autant prendre des libertés dérangeantes.
Les éditions commercialisées
L’existence d’éditeurs vidéo plus discrets que les géants tels que Fox Home Entertainment est vouée à être éternellement remerciée. En cette ère où les supports numériques continuent de côtoyer une majorité de DVD (pourtant technologiquement dépassés depuis des lustres), découvrir le catalogue des nouveautés de Koba Films est toujours un régal. Actuellement, la société détient l’exclusivité mondiale pour la sortie en Blu-ray de La Foire aux vanités. Effectivement, celle-ci n’a pas disposé de ce traitement haute-définition en Grande-Bretagne, ni en Australie, où seuls des DVD ont rejoint les bacs. Il serait ainsi mal venu de réclamer une quelconque édition collector.
Test Vidéo/Audio
Vidéo ★★★★★ Audio ★★★★☆
À en croire le site IMDb, Vanity Fair a été capturée à l’aide de caméra RED Dragon. Aucun élément supplémentaire n’est fourni néanmoins, mais cela serait surprenant qu’un master final 4K existe. L’utilisation de pellicules 35mm aurait été un atout pour conférer un aspect « old school » aux images si la décision artistique n’avait pas paru prôner un rajeunissement de l’œuvre littéraire. Et le pari est réussi puisque l’intégralité de la série est resplendissante !
Répartie sur deux Blu-ray (4 épisodes sur le premier puis les 3 suivants sur le second), elle jouit d’une définition à trancher au couteau. Il faut dire que les galettes bleues ont matière à faire leurs preuves grâce à la richesse de chaque plan. Flattées par des couleurs souvent chaleureuses et parfois-même électriques, elles proposent un véritable spectacle. À commencer par les garde-robes saturées de la protagoniste et l’uniforme des soldats qui en mettent plein les rétines, secondées par des reproductions de textures aussi vraies que nature. Un autre point fait forte impression : les paysages d’Angleterre (tant ruraux qu’urbains) et les intérieurs, imposants ou désolés selon la situation des personnages. Un travail exemplaire à été réalisé pour proposer un résultat valant le détour et cela se confirme dès l’introduction/générique de chaque épisode, qui nous accueille avec des noirs profonds et des contrastes alléchants.
À l’instar du doublage français, la piste originale est en DTS-HD Master Audio 5.1. Efficace, les dialogues sont clairs et les ambiances suffisamment travaillées pour transporter le spectateur qui passe beaucoup de son temps dans un environnement feutré. Mention aux scènes prenant place durant la bataille de Waterloo et qui sont sûrement celles donnant le plus de fil à retordre (avec les scènes de danse) aux basses. Elles sont aussi très efficaces pour tester l’amplitude audio grâce à ces 6 canaux. Les sous-titres français sont optionnels.
Test Bonus ★★☆☆☆
Le premier supplément présenté dans la liste ci-dessous ne risque pas de réhausser la note attribuée car il ne concerne en rien la série. Le second vaut quant à lui le détour. En dépit de sa courte durée, il plaira aux plus curieux qui devront s’en contenter puisque les suppléments sont rares pour ce genre de production.
- Espace découverte : ce module rassemble des extraits de Victoria – saison 2 (04:08 min), Poldark – saison 4 (02:03 min), Harlots – saison 2 (03:13 min) et Miniaturiste (03:03 min).
- Making-of (15:35 min) : à travers de nombreuses images du tournage et des entretiens, ce supplément aborde différents aspects de la production ainsi que des choix artistiques tels que l’introduction de chaque épisode par l’auteur du roman « en personne ». Les featurettes rassemblées sont intitulées : « Dans la peau de Thackeray », « Coiffures et maquillage », « Lieux de tournage », « Budapest », « Camp d’entraînement » et « Les danses ». L’ensemble aurait pu être fourni davantage mais cela demeure captivant.
Bilan ★★★☆☆
Il est difficile de ne pas tomber sous le charme de La Foire aux vanités et de son ironie. La mini-série bénéficie d’une intrigue tout aussi bien ficelée que dynamique, de décors et costumes séduisants, mais également d’une actrice principale qui amuse et attendrit avec facilité. En outre, la galette bleue n’a pas à rougir puisqu’elle constitue une réussite malgré de minces suppléments – manque non imputable à Koba Films. Pour cause, l’éditeur parvient à restituer le travail du directeur de photographie sans jamais en compromettre la qualité par une compression abusive ou autre manipulation numérique superflue. Un bijou d’élégance pour un classique savamment modernisé.
Les éditions DVD et Blu-ray de La Foire aux vanités sont disponibles à la Fnac et sur Amazon.