« J’vais tout casser ! » clamait le personnage principal des « Mondes de Ralph » en 2012. Avec ce second volet, ingénieusement intitulé « Ralph 2.0 », le héros étend sa destruction involontaire à une cible bien plus massive : celle d’Internet. Dans un univers où rien ne paraît impossible, il lui faudra compter sur ses amis pour remettre de l’ordre après son passage chaotique aux multiples conséquences. Apportez-leur un coup de main dès maintenant en vous procurant le Blu-ray d’ores et déjà disponible !
Le tandem de choc formé par Rich Moore et Phil Johnston est de retour pour Ralph 2.0 (2018). Outre le premier volet, les collègues ont déjà collaboré ensemble pour la production de Zootopie sorti en 2016. Le retentissement de ce dernier n’est plus à conter entre succès critique, un record au box-office et des récompenses à foison ! Cette année, la magie Disney opère à nouveau puisque le film d’animation rapporte plus de 529,2 millions de dollars de recettes mondiales, détrônant ainsi son aîné. Cerise sur le gâteau : il se retrouve dans la course pour de nombreux prix prestigieux tels que les Oscars et les Golden Globes bien qu’il en reparte bredouille. Une réussite honorable à défaut d’être renversante.
Ralph 2.0 : présentation et critique
Scénario ★★★☆☆
Les années ont passé depuis leur rencontre. Pourtant, Ralph La Casse (John C. Reilly) et Vanellope (Sarah Silverman) sont toujours inséparables. Si le premier se contente de cette existence routinière, ce n’est pas du goût de la jeune fille virtuelle qui a soif d’aventures et de nouveautés dans un Sugar Rush qu’elle ne connaît que trop bien. Son ami décide alors de faire ce qu’il fait de mieux : utiliser ses poings. Grâce à ses talents de démolisseur, ce dernier crée un passage inédit si exaltant que le personnage à l’anomalie lutte contre les décisions de sa joueuse. Les conséquences sont désastreuses puisque celle-ci casse le volant dans la salle d’arcade, mettant le jeu hors service. Pire encore : la pièce de rechange est si onéreuse que le propriétaire M. Litwak (Ed O'Neill) est dans l’incapacité de se l’approprier. Le duo se lance dès lors dans une quête rythmée tandis qu’ils se fraient un chemin dans Internet via un routeur Wi-Fi récemment installé. Les enchères pour remporter l’objet tant convoité grimpent et il ne reste plus que 24 heures à Ralph et Vanellope pour rassembler la coquette somme de 27 001 dollars. Le compte à rebours défile à toute allure.
En dépit de quelques longueurs et d’une régression pour le personnage principal qui replonge dans son égoïsme caractéristique du premier opus, Ralph 2.0 est un divertissement réussi pour les petits comme pour les grands. D’une richesse et d’une créativité visuelle sans faille, Internet arbore des allures de parc d’attractions de haute voltige. Que ce soit pour les géants du Web (GAFAM) ou les autres sites à la popularité variée, chacun bénéficie d’une représentation qui lui est propre selon son fonctionnement. Ainsi, l’intérieur d’eBay est constitué d’indénombrables salles aux enchères, Twitter s’accompagne de ses piafs bleus, etc. En outre, les animateurs donnent vie à ce qui, en réalité, n’est qu’un système binaire. Les pop-ups deviennent des colporteurs polluant les rues de leurs publicités sentant l’arnaque à plein nez, l’utilisateur derrière son écran prend la forme d’un avatar ambulant et ainsi de suite. Cependant, ce volet ne s’arrête pas à cet aspect spectaculaire, son rabâchement de l’importance de l’amitié, ni même à la réunion de toutes les princesses Disney (et de l’autre studio). Non, les scénaristes élaborent une critique sociale de l’utilisation du Net en pointant du doigt l’agressivité de ses internautes via le système de commentaires. Celle-ci reste plutôt superficielle mais parvient à éviter la lourdeur. Un bon point. Pour plus de détails concernant notre avis, rendez-vous ici.
Les éditions commercialisées
Disney France (ou plutôt Europe) déçoit encore quant à sa gestion des supports physiques. Bien que le pays ait le droit à une version DVD ainsi que Blu-ray, son édition exclusive FNAC composée d’un steelbook et d’un livret de 140 pages ne suffit pas à compenser son retrait de deux marchés vidéo importants : la 3D et le 4K. En particulier au prix de 30€ (les adhérents bénéficient d’une réduction de 5€ sur ce prix). Les amateurs de ces deux technologies n’auront donc d’autres choix que de se tourner vers l’import, direction les États-Unis et le Japon ! Regrettable pour un studio si populaire.
Test Vidéo/Audio
Vidéo ★★★★★ Audio ★★★★☆
Créé « seulement » en 2K contrairement au dernier Toy Story (2019), Ralph 2.0 bénéficie d’un excellent transfert haute-définition. Les plus attentifs remarqueront un changement assez brutal probablement volontaire entre la longue partie introductive et les scènes dans le cyberspace. Celles-ci sont davantage saturées, éclatantes avec leurs couleurs vives, et la sensation de profondeur se trouve accentuée par des noirs plus profonds rejoints par des contrastes boostés. Sans parler du fait que cet univers virtuel est tout simplement gigantesque aussi bien horizontalement qu’à la verticale avec entre autres ses buildings interminables. Clairement, ça ne peut qu’aider. La routine est quant à elle définitivement plus fade, ce qui rejoint le pitch de départ du point de vue de Vanellope. Quant aux textures, elles sont douces mais suffisamment peaufinées pour éviter une apparence trop lisse ou superficielle (effort encore plus appréciable sur la galette 4K) et ne sont pas sans rappeler l’évolution technologique permanente depuis Les Mondes de Ralph (2013). Le master présenté est dépourvu d’anomalies dues à la compression.
Avec son triste format Dolby Digital Plus 5.1 à faible débit, le doublage français a tout à envier à la piste originale américaine en DTS-HD Master Audio 7.1. Celle-ci, largement moins limitée par son encodage, brille davantage par son dynamisme et ses effets surrounds accentués par une scène sonore plus large. Imaginez le Dolby Atmos du disque 4K ! Certains instants plus intimistes ont tendance à être un tantinet trop minimalistes mais, globalement, il s’agit d’une expérience auditive agréable sans en faire trembler la pièce sous ses basses. Malgré tout, n’oublions pas les grincements de dents de ceux déplorant le traitement de leur langue natale (à juste titre). Un comble en 2019, comme cela l’a souvent été depuis la naissance du format aussi bien pour Disney que Warner Bros et d’autres compagnies de référence.
Test Bonus ★★★☆☆
La catégorie des suppléments est bien maigre avec ses featurettes de courtes durées à l’exception de l’une d’entre elles. Pas que nous en désirions un nombre équivalent à ceux des pop-up présentés dans le long-métrage mais une certaine déception pointe. La période des disques bonus paraît bien loin désormais.
- Les clins d'œil dans le film (3:36 min) : les références cachées, les petits plus amusants et les blagues de l’équipe glissés par les animateurs et scénaristes sont ici recensés. Enfin… Pas en intégralité. À vous de trouver le reste !
- La musique de Ralph 2.0 (10:18 min) : un regard sur l’apport narratif de la musique de Henry Jackman (Kingsman : Services Secrets), mais aussi sa composition et ses différents styles selon les situations représentées.
- Les chats de BuzzzTube (1:47 min) : une compilation de vidéos de chats par les artistes de Disney pour étudier et explorer le monde d’Internet.
- Comment on a cassé Internet (32:57 min) : Présentation (06:02 min), Les citoyens d’Internet, les internautes (03:00 min), JeSaisTout (02 :29 min), eBay (01:08 min), L’Internet obsolète (01: 24 min), Slaughter Race (04 :45 min), Les chats de BuzzzTube (03:48 min), Ohmydisney (03:13 min), Ralphzilla (04:08 min) et L’adieu (2:59 min). Cet ensemble de vidéos, aussi visionnable en lecture intégrale, fait office de making-of pour chaque scène ou aspect décrit par les titres individuels.
- Scènes coupées : cinq scènes inédites non-achevées sont commentées par les réalisateurs. Au cœur de l’Internet (04:54 min), Contraires (03:17 min), Enfer quotidien (02:43 min), Bulle pour un (05:56 min) et Grand-maman, la recrue (02:15 min).
- Clips : « Zéro » - interprété par Imagine Dragons (3:51 min) et « In This Place » - interprété par Julia Michaels (3:22 min).
Bilan ★★★☆☆
Ralph 2.0 n’est pas appelé à devenir la référence du nouvel âge d’or du studio aux grandes oreilles. Cela étant dit, le film d’animation n’est pas dénué de qualités comme en atteste notre critique. Aussi, la qualité vidéo a beaucoup à offrir avec des couleurs explosives et une profondeur de champ exemplaires. Si le son et l’interactivité laissent un peu le spectateur sur sa faim, Disney signe un Blu-ray qui fera encore des envieux. À savourer pleinement avec des sucreries à gogo !